« Isabella Bird ». / © TAIGA SASSA

« J’ai l’impression d’avoir posé le pied sur une autre planète ! » Si cette assertion est souvent prononcée, aujourd’hui, par les touristes occidentaux visitant le Japon, elle était certainement encore plus vraie dans la bouche d’Isabella Bird, exploratrice britannique du XIXsiècle. Une époque où l’archipel restait une terre largement méconnue dans notre partie du monde.

Sorti jeudi 12 octobre chez Ki-oon, Isabella Bird, femme exploratrice retrace le périple de cette femme exceptionnelle au Japon, en s’appuyant sur les lettres qu’elle envoyait alors à sa sœur Henrietta. Un voyage dans le temps et dans l’espace, riche en découvertes de toutes sortes : les coutumes et les comportements, les traditions, les objets, les coiffures, les cérémonies ou encore les chambres qu’occupe, nuit après nuit, la jeune exploratrice britannique dans des établissements si différents.

Le tout n’a pourtant rien d’un manga documentaire ou scolaire ; le récit se veut réaliste, mais sur un ton plutôt léger, ceci grâce à la spontanéité enjouée d’Isabella Bird, telle qu’elle est dépeinte par le mangaka Taiga Sassa. L’exploratrice à la curiosité insatiable fait preuve d’un enthousiasme de tous les instants, qui contamine le lecteur.

Courageuse, juste, énergique et modeste, Isabella est l’héroïne parfaite... Peut-être un peu trop, toutefois. On aimerait en effet trouver plus de complexité et quelques failles pour avoir envie de la suivre au bout du monde – ou au moins pour quelques tomes.

« Isabella Bird ». / © TAIGA SASSA

Le personnage d'Ito offre en revanche un contrepoids intéressant. Ce jeune interprète japonais accompagne Isabella sur sa route et se trouve avoir un caractère opposé : taiseux, méfiant et froid. L’homme intrigue et permet de faire le lien entre deux mondes que tout oppose : l’Angleterre victorienne et le apon de l’Ere Meiji, qui s’ouvre tout juste au monde extérieur.

Rafraîchissant et instructif, Isabella Bird, femme exploratrice s’avère être au final un manga accessible à tous, hors des étiquettes, parfois pesantes, des shonen, shojos et autres seinen. Il s’agit d’ailleurs du troisième titre de la collection Kizuna de Ki-oon consacrée à ce type de manga qui ne rentre pas dans les cases habituelles. Au risque peut-être de manquer un peu de personnalité.

Isabella Bird, femme exploratrice, Taiga Sassa, éditions Ki-oon, 208 pages, 7,90 euros.

« Isabella Bird ». / © TAIGA SASSA