La France a appelé samedi 14 octobre le Congrès américain à ne pas tuer l’accord sur le nucléaire iranien, très fragilisé par le président américain Donald Trump. « Nous souhaitons vivement que le Congrès, qui a maintenant la responsabilité d’une éventuelle rupture, ne le remette pas en cause », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l’Agence France-Presse.

« Si on dénonce un accord qui est respecté, on sera dans une logique infernale et très dangereuse », notamment au vu du contexte nord-coréen, a-t-il mis en garde, reprenant les inquiétudes des autres signataires du texte : Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne. Il défend un « bon accord » qui « limite la prolifération nucléaire et empêche l’Iran de se doter de l’arme atomique. Il est robuste, a sa cohérence. »

« On peut avoir une discussion musclée sur les autres sujets »

Le ministre des affaires étrangères a cependant laissé la porte ouverte à des « discussions » avec Téhéran sur l’après-2025, une échéance prévue par l’accord de Vienne à partir de laquelle certaines restrictions commencent à tomber, violemment remise en cause par Washington qui veut les pérenniser.

En dehors de l’accord, « on peut avoir une discussion musclée sur les autres sujets », a affirmé M. Le Drian, qui va se rendre dans les prochaines semaines à Téhéran. « Nous devons avoir avec les Iraniens une explication très claire sur leur programme balistique, et sur leur influence régionale », a-t-il dit, citant particulièrement la Syrie, où Téhéran est avec Moscou le principal soutien du régime de Damas.