Capture vidéo de l’agence kurde Mezopotamya montrant les Forces démocratiques syriennes (FDS), vendredi, dans Rakka. / Uncredited / AP

Les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) sont sur le point de perdre Rakka, qui constituait leur place forte au centre de la Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par les Etats-Unis, ont annoncé, dimanche 15 octobre, que la bataille était dans sa « phase finale ».

L’alliance, qui était entrée dans la ville en juin après des mois de combats acharnés, contrôle désormais 90 % de Rakka et assure dans un communiqué que « la bataille (…) va se poursuivre jusqu’à ce que toute la ville soit nettoyée des terroristes qui refusent de se rendre, y compris les étrangers ».

Plus de 3 000 civils ont quitté la ville

Inquiètes pour le sort des populations civiles, les Forces démocratiques syriennes avaient organisé samedi un accord d’évacuation qui a permis à « plus de 3 000 » civils de fuir la ville et de rejoindre les zones contrôlées par la coalition.

« Il n’y a désormais plus de civils pris au piège comme bouclier humain. Il reste seulement 250 à 300 terroristes étrangers qui ont refusé l’accord et ont décidé de se battre jusqu’au bout et des proches de certains de ces combattants », a précisé un porte-parole des FDS, Talal Sello.

Un accord pour évacuer les djihadistes syriens, mais pas les étrangers

Selon M. Sello, 275 combattants syriens de l’EI et leur famille se sont rendus en vertu d’un accord négocié, samedi, avec le conseil civil de Rakka et vont être évacués. Le sort qui leur sera réservé devrait être précisé ultérieurement. Samedi, des responsables locaux avaient affirmé avoir obtenu un accord pour permettre à des djihadistes de l’EI de quitter la ville.

Le conseil civil de Rakka, une administration locale mise en place par les FDS, a précisé que les combattants étrangers n’avaient, eux, pas été autorisés à quitter la ville, démentant les propos d’un de ses responsables.

« Pour clarification et par souci de précision, les étrangers de Daech (…) ne peuvent pas être pardonnés, a fait savoir le conseil local. Ceux qui se sont rendus sont seulement syriens et ils sont au nombre de 275, en incluant leurs proches. »

Même son de cloche du côté de la coalition internationale, dont le porte-parole, le colonel Ryan Dillon, qui n’a pas été plus précis sur les détails du convoi, a répété qu’il ne laisserait pas partir les combattants étrangers de l’EI :

« Soit ils restent se battre, soit ils se rendent sans condition […] La dernière chose que nous voulons, c’est que les combattants étrangers soient libérés afin qu’ils puissent retourner dans leur pays d’origine et causer plus de terreur. »

Un revers important pour l’EI

Les FDS avaient entamé en novembre 2016 leur opération pour reprendre Rakka, pris par l’EI en 2014 lors de sa percée fulgurante en Syrie et en Irak. La ville était devenue le symbole des pires atrocités commises par l’organisation djihadiste, qui y aurait planifié les attentats ayant frappé l’Europe ces dernières années.

La perte de Rakka constituerait un nouveau revers de taille pour l’EI, contraint de céder ces derniers mois de larges parties du territoire, dont il s’était emparé, notamment Mossoul, son grand bastion en Irak.