L’essentiel

  • Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par les Etats-Unis, ont annoncé avoir « totalement » repris la ville de Rakka à l’organisation Etat islamique, mardi 17 octobre.
  • Les FDS étaient entrées dans la ville, capitale de l’EI en Syrie, au mois de juin, avec l’appui des bombardements aériens de la coalition internationale emmenée par Washington.
  • La reprise de Rakka, première grande ville de Syrie à être tombée aux mains de l’EI en 2014, constitue un revers de taille pour l’organisation djihadiste, qui a presque perdu l’intégralité de son territoire.

Le chiffre

Cinq mois

C’est le temps qu’il a fallu aux FDS pour reprendre la ville. Les forces syriennes avaient lancé leur offensive « Colère de l’Euphrate » en novembre 2016, visant d’abord à conquérir les territoires autour de Rakka pour isoler la ville et couper ses principaux axes de communication avec l’extérieur. Elles étaient parvenues à entrer dans la ville en juin. La bataille a fait 3 250 morts, dont 1 130 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

La citation

« La dernière chose que nous voulons, c’est que les combattants étrangers soient libérés et qu’ils puissent retourner dans leur pays d’origine et causer plus de terreur »

Le porte-parole de la coalition internationale, le colonel américain Ryan Dillon, s’est fermement opposé à la libération des combattants étrangers. L’objectif de la coalition était « d’éliminer » un maximum de djihadistes. Selon les FDS, ils étaient 250 à 300 dans la ville de Rakka avant sa reprise. Mais le flou persiste sur leur sort.

En vertu d’un accord conclu par les FDS, 275 djihadistes syriens avaient été autorisés à quitter la ville, sans qu’il soit possible de savoir s’ils avaient rejoint d’autres régions contrôlées par l’EI, ni si des combattants étrangers se trouvaient parmi eux.

Et après

La reprise de Rakka, ancien centre de commandement des « opérations extérieures » de l’EI, est un revers supplémentaire dans la longue série subie par l’EI depuis des mois.

En Syrie, le groupe ne contrôle plus que quelques poches dans le centre du pays, notamment dans la province de Hama ou dans le désert de Homs. Il est également présent, en nombre restreint, dans la périphérie sud de Damas. Son dernier bastion est désormais la province de Deir Ezzor, mais il en a perdu la moitié en moins de deux mois.

En Irak, l’EI ne contrôle plus que deux villes dans l’ouest désertique depuis la reprise d’Hawija.

L’image du jour

Les combattants des Forces démocratiques syriennes brandissent leur drapeau et forment le « V » de la victoire après avoir repris la ville de Rakka, devenue le symbole des pires atrocités commises par l’Etat islamique qui y a planifié, entre autres, les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis. / RODI SAID / REUTERS