Franchira, franchira pas ? Le plus grand Salon de jeu vidéo français, la Paris Games Week, se tiendra du mercredi 1er au dimanche 5 novembre au Parc des expositions à Paris. Elle a l’occasion de franchir pour la première fois la barre symbolique des 200 000 visiteurs certifiés.

Cela lui permettrait de devenir la quatrième plus importante manifestation française, loin derrière le Mondial de l’automobile (1 254 000 visiteurs uniques en 2014), le Salon international de l’agriculture (541 000 en 2016) et la Foire internationale de Paris (467 000 en 2015). Nautic, l’actuel quatrième, a attiré 203 000 personnes en 2016.

Des chiffres officiels contestables

Il est peu probable que ses organisateurs se satisfassent d’un top 5 au niveau national. Le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (SELL), principal organisme de représentation des intérêts des grands groupes de jeu vidéo en France, a pour principal rival un autre Salon spécialisé européen, la GamesCom de Cologne, en Allemagne. Celle-ci annonce chaque année une fréquentation supérieure à 330 000 visiteurs – sans qu’il existe en Allemagne de processus de certification des chiffres comme en France.

Chaque année, les organisateurs de la Paris Games Week avancent des scores surévalués de plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. En 2016, le SELL a ainsi annoncé une fréquentation globale de 310 000 têtes, une évaluation bien supérieure aux 198 000 visiteurs uniques certifiés par l’Office de justification des statistiques des foires et salons (OJS) et le site gouvernemental Foires, salons et congrès, ou même à sa fréquentation totale de 230 00 personnes, professionnels (exposants, médias, sécurité...) compris, calculée par l’OJS.

Un différentiel que les organisateurs expliquent notamment par la présence d’événements privés durant le salon. Le SELL l’expliquait ainsi l’an dernier :

« Il n’y a pas d’écart : ce sont deux chiffres différents. D’un côté, les entrées payantes sur les jours d’ouverture grand public ; de l’autre, une définition globale de la fréquentation sur la totalité du salon (les visiteurs payants, les invités, les professionnels, les médias, les équipes du salon et des exposants), y compris événements privatifs ou avant-premières. »

Une progression constante

L’étude des chiffres certifiés de la Paris Games Week atteste d’une tendance incontestable : l’événement ne fait que grandir, que ce soit en nombre d’exposants, en surface, ou, dans une moindre mesure, en fréquentation.

En 2016, 162 exposants différents dont une vingtaine d’exposants étrangers ont tenu pavillon à la Paris Games Week. Un total très éloigné du plus grand Salon d’Europe, la GamesCom et ses 797 exposants déclarés en 2015, mais en croissance importante sur quatre ans, signe de son attractivité. En Italie, la Paris Games Week sert d’ailleurs de modèle assumé à la Milan Games Week.

Longtemps critiqué pour ses allées bondées et sa surfréquentation, la Paris Games Week a considérablement gagné en surface d’exposition ces dernières années. Le SELL revendiquait 80 000 mètres carrés de surface totale en 2016, une donnée qu’aucun organisme de certification ne précise. A titre de comparaison, la GamesCom revendique 193 000 mètres carrés de surface. Avec 22 000 m2, la surface allouée aux stands, elle, est en revanche en nette croissance : elle a été multipliée par 2,4 en quatre ans. Même si elle reste, là encore, très loin des 74 000 m2 de la GamesCom.

C’est sur le nombre de visiteurs que la Paris Games Week peine à changer de dimension. Si celui-ci est en hausse constante, il progresse plus lentement : la fréquentation n’a été multipliée que par 1,18 en quatre ans, et s’établit à 198 000 visiteurs uniques, professionnels exclus, en 2016. A défaut d’atteindre les seuils de la GamesCom, elle pourrait franchir les 200 000 entrées uniques certifiées cette année pour la première fois, d’autant que comme il y a deux ans, Sony Europe y organise à nouveau sa conférence annuelle.