Kip S. Thorne et Barry C. Barish, physiciens du California institute of technology (CalTech), lors d’une conférence de presse sur le campus à Pasadena, mardi 3 octobre, après avoir remporté le prix Nobel de physique 2017, qu’ils partagent avec Rainer Weiss du MIT. / RINGO CHIU / REUTERS

Les universités et les grandes écoles françaises sont absentes des « top 20 » mondiaux rendus publics par Times Higher Education (THE), mardi 17 octobre, dans deux domaines : l’ingénierie et la technologie d’une part, l’informatique d’autre part. Des résultats dans la lignée du classement général 2018 du THE, l’un des plus regardés dans l’enseignement supérieur européen, avec le classement de Shanghaï et celui établi par le cabinet QS, qui s’est révélé encore moins favorable aux établissements français que les années précédentes.

Basés sur une série de treize indicateurs incluant à la fois des données chiffrées et des enquêtes de réputation dans cinq catégories (enseignement, recherche, influence de la recherche, internationalisation, innovation), ces classements sectoriels, qui ne concernaient que 100 établissements chacun l’an dernier, ont été étendus à 500 en ingénierie et technologie, et 300 en informatique. Un changement d’échantillon qui permet à 23 établissements français d’y figurer en ingénierie et technologie, et 8 en informatique. Et si l’on compare aux deux « top 100 » de l’an dernier, l’Ecole polytechnique y domine à chaque fois (quoique en perte de vitesse), suivie désormais du regroupement Paris Sciences et Lettres, non classé l’an dernier.

Sur un périmètre plus large, celui des « sciences et technologie », un classement, publié le 12 octobre par l’organisme européen U-Multirank et la Conference of European Schools for Advanced Engineering Education and Research (Cesaer), donne toutefois un tout autre résultat.

En se fondant sur 14 indicateurs dans le domaine de l’enseignement, de la recherche, du transfert de technologies et de l’orientation internationale, six établissements français se distinguent, en intégrant le cercle des 25 établissements du monde les mieux notés : l’Ecole polytechnique, l’ENS Paris, Télécom Paris Tech, l’ENS Lyon, INP Grenoble et l’université Claude-Bernard Lyon-I. Six autres établissements français figurent parmi les 231 universités mondiales classées par U-Multirank : Télécom Bretagne (qui a fusionné avec Mines Nantes pour former l’IMT Atlantique), Centrale Lyon et Centrale Nantes, l’Esiee Paris, l’INP Toulouse et l’Université technologique de Troyes (UTT). Toutefois, U-Multirank, outil de comparaison, ne fournit pas de « classement » en tant que tel, avec une place précise assignée à chaque établissement.

Classement THE 2018 en ingénierie et technologie

Dans la catégorie « ingénierie et technologie », le positionnement des établissements diffère assez peu. Dix des 20 premiers demeurent américains, Stanford précédant cette fois-ci le California Institute of Technology (CalTech) au sommet, et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) se classant 4e. De son côté, le Royaume-Uni, qui place trois établissements, dont Oxford et Cambridge, doit composer avec davantage de concurrents : les suisses ETH Zürich et Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’allemande TU Munich, mais aussi la Delft University of Technology des Pays-Bas, la Nanyang University et l’université de Singapour, l’université de Pékin (7e, elle gagne cinq places) et la Hong Kong University of Science and Technology, qui se maintient dans ce « Top 20 ».

Danc cette catégorie aussi, l’Ecole polytechnique (82e) et le groupement Paris Sciences et Lettres (PSL, 99e) sont les deux seules institutions françaises à figurer parmi les cent premières. L’an dernier, l’X terminait en 61e position, suivie de Centrale Supelec, 80e.

Classement THE 2018 en informatique

Selon Times Higher Education, la moitié des 20 meilleures universités mondiales en « computer sciences » (informatique) sont américaines, au premier rang desquelles figurent Stanford et le MIT, dont la réputation n’est plus à faire. Le Royaume-Uni, de son côté, en compte cinq, notamment Oxford et Cambridge. La Suisse (ETH Zurich et EPFL) et l’Allemagne (TU Munich) demeurent représentées tout en perdant des places, de même que l’université de Singapour. En gagnant une place, l’université Tsinghua en Chine se hisse, elle, à la 20e position.

Côté français, seuls deux établissements se classent dans le top 100 : l’Ecole polytechnique, qui figure à la 70e place (34e l’an dernier, où elle était la seule institution française classée) et le groupement Paris Sciences et Lettres (PSL), qui prend la 77e place.