Thomas Meunier, ici buteur face à Bordeaux, brille aussi par ses performances offensives depuis le début de saison. | BENOIT TESSIER / REUTERS

Seule recrue de l’été 2016 à avoir fait son trou au Paris-Saint-Germain, le latéral belge Thomas Meunier retourne en Belgique ce mercredi 18 octobre à 20 h 45 pour affronter Anderlecht en Ligue des champions (en direct sur Canal+ et Le Monde.fr), avec dans ses bagages un potentiel offensif tout aussi redoutable que sa franchise et son sens de l’humour.

Alors que Paris a exfiltré les têtes d’affiche de son recrutement raté de 2016 (Jesé, Grzegorz Krychowiak, Hatem Ben Arfa et le directeur sportif Patrick Kluivert), l’entraîneur Unai Emery continue de faire confiance à Meunier, 26 ans, dont l’éclosion a poussé l’international ivoirien Serge Aurier vers Tottenham, en Premier League.

Il ne sera probablement pas aligné pour autant au stade Constant-Vanden-Stock, la faute à l’arrivée à son poste d’arrière-droit du cador Dani Alves, mais Unai Emery compte sur lui pour reposer les vieilles jambes du Brésilien de 34 ans : Meunier a déjà disputé la moitié des matchs du début de saison parisien comme titulaire. « Le coach n’oublie pas les efforts et le travail effectués la saison passée et [le staff] a confiance en moi », a-t-il rappelé dimanche sur le plateau du « Canal Football Club », sur Canal+, tout en regrettant d’être « passé au second rang ».

« Les 6 millions d’euros ont battu les 400 »

Samedi, il a inscrit un doublé en fin de match à Dijon, permettant au PSG d’arracher un précieux succès (2-1) et de prendre six points d’avance en tête de la Ligue 1. « Les 6 millions d’euros ont battu les 400 » qu’ont coûté les transferts de Neymar et Kylian Mbappé, s’est ensuite marré en zone mixte le natif de Sainte-Ode.

But Thomas MEUNIER (90' +2) / Dijon FCO - Paris Saint-Germain (1-2) / 2017-18
Durée : 01:03

Car c’est une des caractéristiques de Meunier : outre son passé d’attaquant, qui le rend performant dans les surfaces adverses (3 buts, 2 passes en championnat, et 5 buts depuis août avec sa sélection), le grand gabarit (1,90, 82 kg) détonne par sa franchise et son sens de l’humour face à la presse ou sur les réseaux sociaux, ce qui suffit à le distinguer de la majorité de ses pairs.

S’il a prudemment esquivé samedi les questions sur son président Nasser Al-Khelaïfi, visé par une enquête pour corruption présumée dans le cadre de son activité de président de BeIN Media – « ça n’a rien à voir avec le sportif du PSG » –, Meunier n’hésite en général pas à dire les choses, même si dans le football professionnel, « tu n’as plus une totale liberté de tes actes et de tes paroles ».

« Je n’ai pas été formaté comme les jeunes du centre de formation, a-t-il tenté d’expliquer dimanche soir. J’ai fait mes études jusqu’au bout, j’ai joué en division 3, je sortais les vendredis, samedis, dimanches… C’était la belle vie quoi, la bonne vieille époque ! »

« Le football, c’est bien, mais pas à trop grosse dose »

Meunier a en effet fait autre chose que du foot dans sa vie : à 18 ans, il a travaillé comme postier puis pour un équipementier automobile, notamment comme préparateur de commandes, comme il l’avait exposé en juin 2016 au site du magazine So Foot. Il a aussi fait des études d’art.

« Le football, c’est bien, mais il ne faut pas que ce soit à trop grosse dose non plus, expliquait-il alors. Le fait d’avoir été entre guillemets formé dans un club comme Virton [avec lequel il jouait en 3e division belge], de n’avoir eu que trois entraînements par semaine, d’avoir eu le temps de bosser pour l’école, du temps pour la famille, c’est complètement différent. »

Ce n’est qu’à l’été 2016, lorsqu’il a été installé comme arrière-droit titulaire de la sélection belge pour l’Euro, que sa carrière a vraiment décollé : après le tournoi, le PSG recrute celui qui n’est pas un nom du football européen et n’a jamais été, par son parcours, dans le viseur des grands clubs.

En s’imposant progressivement à Paris, Meunier, qui présente l’avantage d’être bilingue, est vite devenu un cadre d’une sélection riche en vedettes (Eden Hazard, Kevin de Bruyne, Thibaut Courtois…).

« Sa trajectoire est celle d’une météorite, observe Roberto Martinez, le sélectionneur belge, dans L’Equipe. C’est une belle histoire qui ne peut qu’inspirer les jeunes du pays. Et je pense qu’il peut encore aller plus haut. »

Haut, il estime l’être déjà, puisque son club pointe désormais selon lui dans le « top 5 mondial » et « se doit de terminer dans le dernier carré » de la Ligue des champions. Le faux pas lui est donc interdit à Anderlecht, le club rival de son premier club professionnel, le FC Bruges.