Le drapeau européen a fait son entrée pour la première fois dans l’Hémicycle en 2008 à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, alors que l’Assemblée nationale était présidée par l’UMP Bernard Accoyer. / LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron a officiellement effectué la démarche pour que la France reconnaisse les symboles européens, comme le drapeau de l’Union européenne, a annoncé l’Elysée, jeudi 19 octobre.

Dans un courrier adressé cette semaine au président du Conseil européen, Donald Tusk, le président français annonce que la France rejoint les 16 autres pays reconnaissant le drapeau bleu aux 12 étoiles et les autres symboles de l’UE.

M. Macron avait annoncé le 10 octobre sa décision à l’occasion d’un débat sur l’Europe à Francfort, en Allemagne. La reconnaissance, avait-il expliqué, « ne permettra pas à certains d’enlever le drapeau européen de l’Hémicycle français ou de tout autre lieu ».

Pas de caractère contraignant

Le courrier de M. Macron, dont la teneur n’a pas été rendue publique par l’Elysée, est l’acceptation de la déclaration 52 du Traité de Lisbonne, dans laquelle il est dit que « le drapeau représentant un cercle de douze étoiles d’or sur fond bleu, l’hymne tiré de L’Ode à la joie de la Neuvième Symphonie de Beethoven, la devise “Unie dans la diversité”, l’euro en tant que monnaie de l’UE et la Journée de l’Europe le 9 mai continueront d’être les symboles de l’appartenance commune des citoyens à l’UE et de leur lien avec celle-ci ».

Cette acceptation n’a pas de caractère contraignant et ne comporte donc pas l’obligation de déployer le drapeau européen dans les lieux officiels. Le drapeau européen a fait son entrée pour la première fois dans l’Hémicycle en 2008 à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, alors que l’Assemblée nationale était présidée par l’UMP Bernard Accoyer.

La France insoumise contre ce projet

Les députés de La France insoumise ont déposé un amendement prévoyant que « seuls peuvent être présents dans l’Hémicycle le drapeau tricolore (…) et le drapeau de l’Organisation des Nations unies (ONU) », revenant à éliminer le drapeau étoilé de l’Europe. Cet amendement a été ensuite rejeté.

Jean-Luc Mélenchon a affirmé la semaine dernière que M. Macron n’avait « pas le droit » d’imposer le drapeau européen qui est à ses yeux un emblème « confessionnel ». Car son créateur, Arsène Heitz, avait expliqué s’être inspiré des représentations de la Vierge Marie avec le visage entouré de douze étoiles. Mais, pour le Conseil européen, le chiffre invariable de douze, quel que soit le nombre de pays membres de l’UE, est un « symbole de la perfection et de la plénitude, qui évoque aussi bien les apôtres que les fils de Jacob, les travaux d’Hercule, les mois de l’année… »

Adopté formellement en 1986 par les institutions européennes, le drapeau a été reconnu avec l’hymne européen par 16 des 28 pays de l’UE : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre, l’Espagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie et la Slovaquie.