Une rue de Paris lors de la dernière « journée sans voitures ». (AP Photo/Thiabult Camus) / Thibault Camus / AP

Pollution - Le Monde a profité de l’annonce faite par Anne Hidalgo de dégager les voitures à essence des rues de Paris d’ici à 2030 pour passer en revue de nombreuses initiatives européennes de lutte contre la pollution urbaine. Nous y retrouvons le vélo roi de Copenhague, le pari électrique d’Oxford, la lutte contre les parkings menée par Oslo, la priorité aux piétons sur de grandes zones par Hambourg et Madrid. Londres et Amsterdam font payer (cher) ceux qui ne veulent pas changer. Conséquence, peut-être, de leur tradition financière.

Moins de voitures – L’objectif ne devrait pas être de multiplier les voitures relativement propres mais de réduire le nombre de véhicules individuels, affirment les auteurs d’un livre sur le futur des voitures et de la mobilité, dans une tribune publiée par The Guardian. Les raisons sont connues : il faut bien produire l’électricité dont on a besoin pour se déplacer et les routes sont dévoreuses par nature. Cela impliquera de repenser l’urbanisme, les offres de transports publics et aussi le comportement des usagers.

Voitures autonomes - Pas si vite, nous dit Toyota à propos des voitures autonomes. Dénonçant le mythe de l’avènement proche d’une voiture capable de se conduire elle-même en toutes circonstances (comme nous l’avons déjà fait) le constructeur Nippon met l’accent sur les étapes intermédiaires, sur la conduite assistée par ordinateur. Les défis les plus complexes sont l’analyse de l’environnement du véhicule et surtout du comportement des autres conducteurs proches. En invoquant la nécessité de former les conducteurs à ces nouveaux véhicules Toyota pose, sans le dire, la question qui fâche : celle de savoir si les robots peuvent faire confiance aux humains pour prendre le relai à temps…

Petites villes intelligentes – Ne limitons pas la notion de Smart City à Tokyo ou Paris, nous dit Constance Nébula, conseillère municipale, en charge du numérique à la ville d’Angers. Les collectivités plus petites sont aussi concernées, et il ne faut surtout pas en laisser la responsabilité à un seul service. Tout le monde doit y prendre part. Quant au coût d’investissement dans le numérique, qui inquiète ces municipalités aux moyens de plus en plus réduits, il faut comprendre que ceux-ci permettront à moyen et long terme de réduire les coûts de fonctionnement. « Dissocier les communes rurales et les opportunités numériques est une erreur. Tous les territoires doivent se l’approprier pour être plus efficients. Smart city ne veut pas dire territoire urbain, mais concept d’évolution. Cela marche donc même dans les plus petites communes ». Un article vivifiant que l’on trouve sur le site Élueslocales.fr.

Responsive cities – Les usagers ont bien du mal à dire ce qu’est une ville intelligente, ce qu’elle change dans leur vie. Partant de cette constatation, Colin O’Donnell, responsable de l’innovation chez Intersection, une société newyorkaise de publicité et d’aménagement des espaces publics, propose le concept de « responsive city »… Pas facile à traduire. Le terme est à la mode sur le web pour désigner les sites qui s’adaptent aux appareils grâce auxquels on y accède. Son intérêt est qu’il désigne à la fois ce qui s’adapte et ce qui répond aux attentes des utilisateurs. Cet appel à la plasticité irait bien aux villes. Et l’auteur ne se contente pas d’une formule accrocheuse, il propose un développement en trois temps du recours aux données : en engranger le plus possible, les analyser, en tirer des applications vraiment utiles. C’est là que la ville peut se rendre vraiment utile aux citoyens. Il lui manque seulement de les faire figurer dans les ressources susceptibles de contribuer à l’amélioration de nos espaces urbains.