Menacé de destitution, Carles Puidgemont est arrivé sous les acclamations de « Président ! Président !», avec d’autres membres du gouvernement catalan à ses côtés. / Emilio Morenatti / AP

Quatre cent cinquante mille partisans de l’indépendance catalane ont envahi le centre de Barcelone, samedi 21 octobre à partir de 17 heures, pour réclamer l’indépendance. Menacé de destitution, Carles Puidgemont est arrivé sous les acclamations de « Président ! Président !», avec d’autres membres du gouvernement catalan à ses côtés.

En tête de cortège, une banderole était déployée réclameant la libération des deux leaders séparatistes, Jordi Cuixart, de Omnium Cultural, et Jordi Sánchez, de l’Assemblée nationale catalane (ANC), emprisonnés pour sédition, mais le rassemblement géant a changé de tournure après les annonces de Madrid.

Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol a annoncé samedi matin la destitution de l’exécutif catalan de Carles Puigdemont et la convocation d’élections régionales dans les six mois, afin de reprendre le contrôle de la Catalogne, au bord de la sécession. Invoquant l’article 155 de la Constitution, jamais encore utilisé, Mariano Rajoy a demandé au Sénat de lui confier la faculté de dissoudre le parlement catalan, afin de « convoquer des élections dans un délai maximum de six mois ».

La société catalane est profondément divisée sur la question de l’indépendance mais l’intervention du gouvernement espagnol dans l’administration catalane pourrait se retourner contre lui. « Rajoy a destitué le gouvernement autonome de Catalogne pour lequel tant de gens s’étaient battu. Une grave attaque aux droits et libertés » a tweeté Ada Colau, la maire de Barcelone.

Déclaration de Carles Puidgemont à 21 heures

La foule, dense et statique, débordait sur plusieurs rues du centre ville. Au-dessus d’elle flottaient de nombreuses « esteladas », le drapeau rouge et jaune avec une étoile blanche sur fond bleu des indépendantistes. Chaque hélicoptère de la police nationale qui survolait le cortège était sifflé par la foule qui leur faisait des doigts d’honneur.

Carles Puidgemont devait faire une déclaration officielle à 21 heures. Il avait menacé de convoquer le parlement régional pour proclamer l’indépendance si le gouvernement déclenchait l’article 155.