Agé de 92 ans, Robet Mugabe est au pouvoir depuis 1980. Sa santé étant de plus en plus fragile, il se rend souvent à l’étranger pour des soins. / PHILIMON BULAWAYO / REUTERS

L’opposition zimbabwéenne et plusieurs associations de droits de l’homme ont vivement critiqué la nomination du président Robert Mugabe comme « ambassadeur de bonne volonté » au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le directeur-général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a en effet demandé mercredi 18 octobre à Mugabe, 93 ans, d’aider l’agence de l’Organisation des Nations unies dans sa lutte en Afrique contre les maladies non transmissibles, notamment les attaques cardiaques et l’asthme.

Système de santé en ruines

Pourtant, le système de santé au Zimbabwe, comme beaucoup d’autres services publics, s’est effondré sous le régime autoritaire et répressif de Mugabe. La plupart des hôpitaux manquent de médicaments et d’équipements, les infirmières et les médecins sont régulièrement laissés sans salaires.

« Nommer Mugabe ambassadeur de bonne volonté est gênant pour l’OMS et le docteur Tedros, », a tweeté Iain Levine, l’un des directeurs de l’ONG Human Rights Watch.

« C’est une insulte »

Le principal parti d’opposition, le MDC, a estimé que cette nomination était « risible »« Le système de santé du Zimbabwe est dans un état chaotique, c’est une insulte », a déclaré son porte-parole, Obert Gutu. « Mugabe a cassé notre système de santé. Lui et sa famille vont à Singapour se faire soigner après avoir laissé nos hôpitaux publics s’effondrer », a-t-il poursuivi.

Mugabe, au pouvoir depuis 1980, a une santé de plus en plus fragile et se rend souvent à l’étranger pour des soins.

Selon l’OMS, les maladies non transmissibles sont de loin la première cause de décès dans le monde, tuant plus de 36 millions de personnes chaque année. Des agences de l’ONU comme l’OMS, le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) ou bien l’Unesco nomment régulièrement des ambassadeurs de bonne volonté pour alerter et sensibiliser l’opinion mondiale au sujet de causes spécifiques.