Sébastien Ajavon, richissime homme d’affaires et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle au Bénin, est de nouveau dans le viseur de la justice. Il est accusé de « faux en écriture publique, complicité de faux en écriture publique, usage de faux et escroquerie » dans une affaire d’exportations à la suite d’une plainte déposée par la direction des impôts en 2009, a-t-on appris, lundi 23 octobre, de source judiciaire. Il s’agit, selon cette source, d’un « nouveau feuilleton judiciaire en perspective ».

En octobre 2016, celui qui a fait fortune dans l’agroalimentaire avait été arrêté après la découverte d’environ 18 kg de cocaïne pure d’une valeur estimée à 9 milliards de francs CFA (14 millions d’euros) dans un conteneur destiné à l’une de ses sociétés, avant d’être relaxé quelques mois plus tard. En août dernier, il a également fait l’objet d’un redressement fiscal de 167 milliards de francs CFA portant sur des évasions fiscales menées par plusieurs de ses sociétés pour les années 2014, 2015 et 2016.

« Accusations précoces »

Vendredi, le magnat de la volaille était au tribunal pour répondre aux faits reprochés : avoir violé un mémorandum d’entente signé entre les gouvernements béninois et nigérian qui interdit l’entrée sur le territoire nigérian de certains produits provenant du Bénin, notamment l’huile végétale et les poulets congelés. Sous la présidence de Boni Yayi, il aurait ainsi bénéficié d’aménagements douaniers et fiscaux pour la réexportation de certains produits, via sa société Comon SA.

Deux autres personnes doivent répondre des mêmes chefs d’accusation, dont l’ancien ambassadeur du Bénin au Nigeria, Oyédekpo Mouftaou Lalèyè, et un ancien directeur général de la douane, Hippolyte Djegou.

Dans l’entourage de Sébastien Ajavon, « on préfère ne pas répondre à un procès qui se déroule dans les médias » et s’en remettre à la justice. Un proche de l’homme d’affaires joint au téléphone par l’AFP parle d’« accusations précoces ». La presse béninoise, qui donne un large écho ces informations, parle d’une affaire portant sur 13 milliards de francs CFA au titre de remboursement de TVA.

M. Ajavon s’était présenté à la présidentielle de mars 2016, où il était arrivé en troisième position, derrière Lionel Zinsou et Patrice Talon. Il s’était toutefois rangé derrière M. Talon, riche homme politique également dans les affaires, lui assurant la victoire au second tour.