Dans une agence Pôle emploi de Bailleul. / PHILIPPE HUGUEN / AFP

Même si le gouvernement, depuis qu’il a été constitué, a fait le choix de ne pas commenter les chiffres mensuels de Pôle Emploi, pris isolément, les derniers en date constituent une bonne nouvelle pour lui. Selon les données rendues publiques, mardi 24 octobre, par le ministère du travail et par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emplois sans aucune activité (catégorie A) a fortement baissé en septembre, sur le territoire métropolitain : -64 800, repassant ainsi sous la barre des 3,5 millions (à un peu plus de 3,475 millions). Ce recul efface l’augmentation observée au cours des deux mois précédents et permet d’aboutir à une diminution de 0,2 % en un trimestre (-0,5 % au cours des douze derniers mois). Les évolutions sont sensiblement les mêmes si l’on raisonne sur toute la France (outre-mer compris, donc), le total atteignant 3,734 millions (-0,1 % en un mois).

Dans l’Hexagone, l’amélioration est très sensible pour les moins de 25 ans, relevant de la catégorie A : -5,3 % en un mois (-2,2 % sur trois mois ; -5,5 % en un an). Elle est également perceptible pour les inscrits à Pôle emploi âgés de de 25 à 49 ans, mais de moindre ampleur (-1,8 % en septembre et -0,9 % pendant les douze mois écoulés). Les seniors, eux, sont à part, avec une stabilisation de leurs effectifs, le mois dernier, mais une hausse de ceux-ci en un an (+3 %).

Des mauvais résultats pour les chômeurs de longue durée

Les résultats ne sont pas mirobolants si l’on s’intéresse aux personnes qui recherchent un poste depuis au moins un an, en métropole : +0,1 % en septembre et +2,9 % en un an. Le pourcentage est encore plus élevé, s’agissant de celles qui sont dans cette situation depuis trois ans et plus (+4 %). Au total, le mois dernier, on dénombrait quelque 2,488 millions de chômeurs de longue durée (un an au moins).

Les statistiques sont également peu reluisantes si l’on tient compte des demandeurs d’emplois qui ont travaillé : ceux ayant exercé une activité de plus de 78 heures, le mois passé (catégorie C), continuent d’être plus nombreux (+3,2 % en un mois ; +11 % en un an). Quant aux inscrits à Pôle emploi qui ont fait moins de 78 heures (catégorie B), leurs effectifs refluent en septembre mais sont orientés à la hausse si l’on regarde sur un an (+3,2 %). Autant de tendances dans lesquelles les syndicats voient une précarisation du marché du travail.

Et pour la suite ? Dans sa dernière note de conjoncture, publiée début octobre, l’Insee anticipe une progression des effectifs dans le privé au second semestre, mais elle sera moins dynamique que durant les six premiers mois de l’année : +86 000 contre +121 000. Au final, l’économie tricolore créerait près de 209 000 postes supplémentaires dans le secteur marchand, cette année, après 221 000 en 2016. En revanche, dans les secteurs non marchands (administration, éducation...), « l’emploi baisserait nettement au second semestre », (–46 000 après +29 000 au premier semestre), en raison de la réduction drastique du nombre de contrats aidés. Le nombre total de personnes en activité, public et privé confondus, « ralentirait ainsi nettement au second semestre » (+41 000 après +154 000 au premier semestre). Cependant, le taux de chômage devrait poursuivre sa baisse, mais à un rythme très faible : 9,4 % en fin d’année, soit 0,1 % de moins par rapport au deuxième trimestre.