Un étudiant vietnamien de 24 ans a été condamné, mercredi 25 octobre, à six ans de prison pour propagande contre le régime communiste, lequel est accusé de renforcer sa répression des voix critiques à l’approche du sommet du Forum de coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) au Vietnam. « Le tribunal a décidé de le mettre en prison », a annoncé l’avocat Ha Huy Son, dénonçant un procès « biaisé ». Les autorités n’ont pas confirmé, comme c’est souvent le cas au Vietnam.

En mars, Phan Kim Khanh avait été arrêté pour avoir animé des blogs et chaînes YouTube critiquant le régime communiste à parti unique. En juillet, une blogueuse vietnamienne a été condamnée à neuf ans de prison pour avoir publié en ligne des articles et des vidéos dans lesquelles elle accuse « l’Etat communiste de violer les droits de l’homme » et « appelle au pluralisme » en demandant la suppression du parti unique.

A la mi-octobre, une Vietnamienne a été arrêtée pour avoir participé à une manifestation et risque la peine de mort au chef de « renversement » du régime.

Entre 15 et 28 opposants arrêtés, selon les ONG

Les dissidents emprisonnés sont nombreux depuis des années au Vietnam, mais les ONG de défense des droits de l’homme dénoncent une accélération à l’approche du sommet international de fin novembre.

Human Rights Watch appelle la communauté internationale à mettre la pression sur les autorités vietnamiennes à l’occasion du sommet de l’APEC, où est attendu Donald Trump, entre autres dirigeants mondiaux. « Les donateurs internationaux et les partenaires commerciaux doivent renforcer la pression sur les meneurs du pays afin qu’ils améliorent le triste bilan des droits de l’homme » au Vietnam, a déclaré l’ONG.

Au moins 15 opposants ont été arrêtés depuis janvier au Vietnam, selon Amnesty International. Human Rights Watch évoque le chiffre de 28. Plusieurs lourdes peines de prison ont également été prononcées ces derniers mois.