L’Assemblée nationale a donné son feu vert en votant, vendredi 27 octobre, l’extension du nombre de vaccins obligatoires de 3 à 11 pour les jeunes enfants qui naîtront à partir du 1er janvier 2018.

Ces onze vaccins seront indispensables à l’enfant pour être admis en crèche ou à l’école, ainsi que le prévoit l’article du projet de budget de la sécurité sociale, qui a été adopté en première lecture.

Aujourd’hui, seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires en France : ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). Huit autres, aujourd’hui seulement recommandés, deviendront donc obligatoires : coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque, méningocoque C.

Les débats ont parfois été vifs. La députée Michèle Peyron (La République en marche) a ainsi lâché : « Il y a trente ans, j’ai voulu attendre moi aussi et j’ai perdu un enfant », non vacciné. Son intervention, qui a suscité de l’émotion sur tous les bancs, a été suivie par une suspension de séance, à la demande de la ministre de la santé, Agnès Buzyn.

« Précipitation »

Outre la quasi-totalité des élus de la majorité, la droite, les socialistes et les Constructifs ont approuvé l’extension de l’obligation vaccinale, certains insistant cependant sur la nécessité de l’accompagner par de la pédagogie.

Pour leur part, les communistes et les Insoumis, « défenseurs de la vaccination » en général, se sont interrogés notamment sur une « précipitation » du gouvernement à légiférer en la matière. Ils ont aussi prôné un « pôle public de production des vaccins », au lieu des laboratoires pharmaceutiques privés.

L’annonce sur les vaccins obligatoires a été faite en juillet, suscitant des critiques de militants anti-vaccins. Les parents récalcitrants encourent en théorie jusqu’à six mois de prison et 3 750 euros d’amende.