Le dispositif mis en place par Facebook pour rendre plus transparentes l’origine des publicités sur le réseau social. / AP

A compter du mois de novembre, les utilisateurs de Facebook au Canada pourront accéder aux informations sur les annonceurs publicitaires présents sur le réseau social, accusé d’avoir servi de plateforme pour de la manipulation politique venant de Russie lors de la dernière présidentielle aux Etats-Unis.

Comme Twitter ou Google, le site créé par Mark Zuckerberg est dans la ligne de mire du Congrès américain, qui enquête sur de possibles ingérences de Moscou dans la campagne qui a mené à la victoire du républicain Donald Trump.

Facebook et Twitter ont reconnu que des comptes et pages liés à des intérêts russes avaient publié des contenus sponsorisés (« ads ») ayant servi à propager de fausses informations et à manipuler l’opinion publique. Accusés d’avoir tardé à réagir, les deux réseaux multiplient désormais les communications sur le sujet pour mettre en valeur leurs mesures contre ces ingérences.

Etendre aux Etats-Unis en 2018

Facebook avait promis en septembre de rendre accessibles les renseignements sur les annonceurs, mais sans donner de calendrier précis. Le dispositif sera donc effectif à compter de novembre, mais seulement pour les utilisateurs au Canada, en guise d’expérimentation. Le réseau social compte étendre cette fonctionnalité aux Etats-Unis avant les élections de mi-mandat prévues en 2018.

Concrètement, les utilisateurs pourront cliquer sur un onglet spécifique pour connaître la provenance du contenu sponsorisé, examiner la page de l’annonceur et voir tout ce que celui-ci a financé sur Facebook. « La transparence est utile à tous » et « les gens doivent être en mesure de savoir qui est l’annonceur et de voir quelles annonces il a passé, en particulier pour celles qui sont de nature politique », fait valoir Rob Goldman, un responsable du groupe.

Mesures similaires chez Twitter

Les annonceurs publiant des messages politiques vont de plus être soumis à davantage de contrôle pour vérifier leur identité avant d’être autorisés à passer leurs contenus, selon le réseau social. Il est interdit de financer depuis l’étranger des publicités politiques aux Etats-Unis.

Moyennant finance, on peut cibler des messages sur les réseaux sociaux vers des audiences particulières grâce à des algorithmes. Ces différents contenus sponsorisés sont baptisés sous la désignation « ads ». Twitter a annoncé mardi des mesures similaires, mais seulement sur les contenus sponsorisés à caractère politique. Plus discret sur le sujet, Google dit enquêter « sur des tentatives de détournement de [ses] systèmes ».