Le Parti de l’unité, au pouvoir au Liberia, dont le candidat est arrivé deuxième au premier tour de l’élection présidentielle du 10 octobre, a annoncé, dimanche 29 octobre, qu’il soutenait la contestation en justice des résultats du scrutin.

Dans cette contestation, extraordinaire d’un parti contre l’un de ses membres, la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, est accusée d’ingérence dans l’élection.

L’ancienne star du football George Weah, arrivé en tête du premier tour, doit affronter au second tour, le 7 novembre, le candidat du Parti de l’unité, le vice-président sortant Joseph Boakai. La présidente Johnson Sirleaf ne pouvait pas se représenter après deux mandats consécutifs.

La contestation judiciaire émane du Parti de la liberté, le parti du candidat arrivé à la troisième place, Charles Brumskine, qui a demandé à la Commission électorale que soit rejoué le premier tour de la présidentielle.

« Graine de la discorde »

De son côté, le Parti de l’unité affirme dans un communiqué lu à la presse par son président, Wilmont Paye, que le scrutin du 10 octobre a été « caractérisé par des irrégularités systématiques massives et des fraudes » et que la présidente Johnson Sirleaf a agi de façon inappropriée en rencontrant en privé des juges chargés des élections avant le scrutin : « L’affairisme a refait surface sous sa forme la plus dure, semant à nouveau les graines de la discorde dans le but de perturber la paix fragile au Liberia. »

Le All Liberian Party de l’homme d’affaires Benoni Urey a déclaré dimanche qu’il soutenait lui aussi la plainte. Un responsable de la Commission électorale a dit anticiper un dépôt de plainte officiel lundi. Les conclusions de l’institution peuvent faire l’objet d’un recours devant la Cour suprême.

Un porte-parole de la présidente Johnson Sirleaf fait savoir qu’il commenterait les accusations ultérieurement parce qu’il ne voulait pas perturber l’anniversaire de la présidente sortante qui fêtait ses 79 ans.