Lors du scrutin du 26 octobre, M. Kenyatta, 56 ans, a réuni sur son nom 7,483 millions de voix, soit 98,26 % des suffrages, contre 73 228 à M. Odinga, 72 ans (soit 0,96 %). / Ben Curtis / AP

Raila Odinga, le leader de l’opposition kényane, n’en démord pas : la présidentielle du 26 octobre, qu’il avait boycottée et qui a débouché sur la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta (avec 98 % des voix), a été une « parodie d’élection ». Il l’a redit mardi 31 octobre, tout en réaffirmant son intention d’organiser une campagne de résistance nationale.

Le premier scrutin présidentiel, qui s’était déroulé le 8 août, avait été annulé par la Cour suprême pour « irrégularités ». Pour, M. Odinga, « on ne peut pas en rester là ». « Si on le permettait, ce serait une farce intégrale (…) et potentiellement la fin du scrutin électoral comme moyen d’instituer le gouvernement au Kenya. »

Cela « détruirait complètement la confiance du peuple dans le vote (…) et les élections deviendraient des rites de couronnement », a-t-il repris, soulignant que, selon lui, « tous les désaccords politiques se règlent par le dialogue ».

Lancement d’une « assemblée du peuple »

M. Odinga appelle à « des boycotts économiques, des piquets de grève pacifiques et d’autres formes légitimes de protestation ». Il avait déjà appelé de ses vœux, la semaine dernière, le lancement d’une campagne de « désobéissance civile », pour forcer l’organisation d’une nouvelle élection dans les quatre-vingt-dix jours – une option rejetée par le pouvoir. Il n’a en revanche pas précisé si, comme pour le scrutin du 8 août, il saisirait la Cour suprême.

Lors du scrutin du 26 octobre, M. Kenyatta, 56 ans, a réuni sur son nom 7,483 millions de voix, soit 98,26 % des suffrages, contre 73 228 à M. Odinga, 72 ans (soit 0,96 %), qui avait boycotté l’élection car il estimait qu’elle ne pourrait être libre et équitable.

Lundi, l’opposant kényan avait également annoncé le lancement d’une « assemblée du peuple », un forum composé de personnalités élues, membres de la société civile, leaders religieux, femmes, jeunes ou groupes économiques :

« Elle sera le moyen par lequel nous exercerons notre devoir solennel de restaurer la démocratie, la primauté de la Constitution et l’Etat de droit. »