La passage à effet de relief de Cysoing. / AFP / Philippe HUGUEN

Le premier passage piétons donnant l’illusion d’être en trois dimensions en France est en test à Cysoing (Nord), pour inciter les voitures à ralentir près d’une école. Ce type d’aménagement existe déjà en Inde, en Islande et en Belgique, notamment. « C’est un moyen d’interpeller les automobilistes, surtout qu’on se rend compte qu’ils ne sont pas toujours civiques avec les piétons », explique le maire Benjamin Dumortier (divers droite), qui en a eu l’initiative.

Un jeu de couleurs blanc, gris et noir, visible de nuit, donne un effet en trois dimensions, perceptible par les conducteurs en marche avant. « On l’a mis à un endroit stratégique, à côté d’une école maternelle », souligne l’élu, qui pourrait généraliser ce type d’aménagement dans les zones à 30 km/h de sa ville de 5 000 habitants.

Les automobilistes s’arrêteront-ils plus souvent ? « Certes, cela reste de la responsabilité des automobilistes », reconnaît l’élu, qui se félicite néanmoins que l’on « reparle de sécurité » grâce à ce projet. Selon lui, là où la vitesse est plus élevée, les conducteurs risqueraient de piler, surpris par l’impression visuelle d’un obstacle.

Deux fois plus cher qu’un marquage au sol classique

Pour l’entreprise de signalisation routière, cet effet de relief créé par l’association de couleurs différentes et des lignes de fuite dessinant des ombres, comme pour un trompe-l’œil, devrait responsabiliser les conducteurs et les piétons. « On voit les choses différemment. Ça crée un effet d’optique sans les nuisances sonores d’un dos-d’âne, et c’est moins coercitif », avance Eric Vandoolaeghe, directeur général de T1, du groupe Hélios, spécialiste du marquage au sol. A la demande des élus, celui-ci a développé le motif en quelques jours.

Selon lui, ces passages piétons, deux fois plus chers qu’un marquage au sol classique, « vont fleurir un peu partout ». Des communes en Isère, en Bretagne, à Rouen et près de Bordeaux seraient intéressées. « En Inde, les résultats sont plutôt probants », assure-t-il. La délégation à la sécurité routière n’est pas en mesure dans l’immédiat d’apprécier l’efficacité des passages piétons « 3D ».