Le numéro 1 français a été éliminé par son compatriote Julien Benneteau. / THOMAS SAMSON / AFP

« Pour mon dernier Bercy, je ne pouvais pas rêver mieux. » Un jour après avoir éliminé l’espoir canadien, Denis Shapovalov et annoncé la fin de sa carrière dans le courant de 2018, le vétéran français Julien Benneteau (35 ans) a créé la surprise en prenant le dessus, mercredi 1er novembre sur son compatriote Jo-Wilfried Tsonga (2-6, 7-6 [7-4], 6-2). Avec cette défaite dès son entrée en lice du Masters 1000 de Paris, le numéro 1 français abandonne tout espoir de se qualifier pour le Masters de Londres la semaine prochaine.

A trois semaines de la finale de Coupe Davis, contre la Belgique à Lille, Jo-Wilfried Tsonga alterne le chaud et le froid. Finaliste malheureux à Vienne dimanche contre son camarade sous le maillot bleu, Lucas Pouille, le Manceau n’est pas parvenu à tenir la distance face à Benneteau, qui a tiré son énergie du public de l’enceinte de Bercy.

« Avant de rentrer sur le terrain je savais à quoi m’attendre, a déclaré Tsonga après la rencontre. Je n’avais pas grand-chose en réserve, je le savais en rentrant sur le court, et j’ai joué mon va-tout. » Se disant fatigué « physiquement et mentalement » par son parcours à Vienne, le numéro 1 français a expliqué avoir « essayé d’être efficace » lors du premier set, s’efforçant « de ne pas disputer des échanges de 150 balles ». Avant de « manquer un peu le coche à la fin du second. »

Du repos avant la finale de Coupe Davis

Facile vainqueur de la première manche en s’appuyant sur un service efficace et de nombreuses fautes directes de son adversaire, Jo-Wilfried Tsonga n’est pas parvenu à maintenir la cadence lors du second, plus disputé. Plusieurs fautes du numéro 15 mondial ont permis à son adversaire de revenir dans le match. Lors du tie-break (jeu décisif) de la seconde manche, Julien Benneteau a pris le meilleur sur Tsonga, s’imposant 7-4 grâce à un service retrouvé.

Emoussé et paraissant agacé d’avoir à disputer une troisième manche, le numéro 1 français a perdu son calme dans un palais de Bercy encourageant davantage son adversaire. Relancé par le gain du second set, Julien Benneteau, 83e mondial, a dirigé les échanges en fin de rencontre, s’imposant sans trembler après avoir obtenu deux balles de match sur le service du Manceau.

Bénéficiaire d’une wild-card pour ce Masters 1000 de Bercy (comme Nicolas Mahut, également qualifié pour les huitièmes de finale), Julien Benneteau a expliqué après la rencontre avoir fait le constat la semaine passée qu’il « jouait bien depuis pas mal de temps, mais [n’arrivait] pas à faire un petit exploit ». C’est chose faite avec cette victoire face au 15mondial, et le Burgien a admis son « plaisir de voir [qu’il avait] encore ça dans la raquette, d’être encore capable de renverser la vapeur ».

Pour son ultime tournoi de Bercy, Julien Benneteau s’est offert une nouvelle chance de disputer un match dans l’AccorHotels Arena. / THOMAS SAMSON / AFP

Officiellement candidat à une place dans l’équipe de France de Coupe Davis, même s’il admet qu’il y a « beaucoup de joueurs devant », Julien Benneteau s’est offert une « nouvelle possibilité de disputer un match sur le central de Bercy » pour son dernier tournoi dans la salle parisienne.

A moins de trois semaines de la finale de la Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga échoue à rassurer son sélectionneur, Yannick Noah. Mais le joueur préfère se focaliser sur son bon parcours à Vienne, où il n’a « pas été si loin de remporter un titre », et la confiance engrangée à l’automne. Seul avantage de sa défaite précoce au dernier tournoi de l’année (hors Masters), le numéro 1 français a désormais tout le loisir de préparer la finale contre la Belgique. « Je vais prendre quelques jours pour moi », a-t-il conclu, espérant « optimiser ces moments de repos. » Avant de se préparer physiquement pour l’ultime défi de sa saison.