L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Rien, dans L’Orage africain, qui ne soit survenu au sud du Sahara : le président de la République décide de la nationalisation des ressources naturelles de son pays ; emmenés par une Française qui répond au sobriquet de Madame Afrique, les pays occidentaux organisent la subversion, pacifiquement, puis dans le sang ; une partie des dirigeants du Tangara est achetée, l’autre craint pour sa vie ; dans les rues des mercenaires font régner la terreur.

Lorsque le metteur en scène béninois Sylvestre Amoussou a présenté son film au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, le public lui a fait un triomphe, symptôme de la permanence d’un mal que les Africains ressentent avec d’autant plus d’acuité que le reste du monde fait mine de l’ignorer. On aimerait que le triomphe fût aussi cinématographique. Mais L’Orage africain porte tous les stigmates du manque de moyens, rendus plus évidents encore par la faiblesse de la mise en scène et de la direction d’acteurs.

Qu’il filme Madame Afrique (Sandrine Bulteau) achetant les bonnes grâces du premier ministre (Eriq Ebouaney) ou un combat de rue, Sylvestre Amoussou n’est pas parvenu à se défaire des entraves qui empêchaient déjà Africa Paradis, autre fiction politique, qui racontait, elle, comment les Européens étaient forcés d’émigrer clandestinement vers l’Afrique. La raideur des interprètes, la difficulté à les mettre en mouvement empêchent le film d’aller au-delà de la formulation la plus élémentaire de son propos.

Trailer L'ORAGE AFRICAIN - Un continent sous influence
Durée : 01:56

Film béninois de et avec Sylvestre Amoussou, avec Eriq Ebouaney, Sandrine Bulteau, Franck Mendy (1 h 30). Sur le Web : lorageafricain.smallhead.fr et www.facebook.com/lorageafricainlefilm