Son histoire avait tenu l’Amérique en haleine. Le soldat Bowe Bergdahl, otage de talibans pendant cinq ans en Afghanistan après avoir déserté son poste, échappera finalement à une peine de prison à l’issue d’un procès très politisé.

Un juge militaire de la base de Fort Bragg, en Caroline du Nord (Sud-Est), a décidé, vendredi 3 novembre, de renvoyer le sergent Bergdahl, 31 ans, des rangs de l’armée pour manquement à l’honneur, et l’a condamné à une amende de 10 000 dollars. Il risquait la prison à vie.

Pendant sa campagne électorale, le futur président Donald Trump l’avait traité de « sale traître pourri » qui méritait d’être exécuté, ce qui avait incité les avocats de Bowe Bergdahl à présenter une demande en annulation, qui avait été refusée par le juge.

« La sentence contre le sergent Bergdahl fait honte à notre pays et à son armée », a réitéré le président américain dans un tweet, envoyé vendredi, depuis l’avion présidentiel Air Force One.

Faire comme Jason Bourne

Capturé par des talibans en 2009, après avoir volontairement quitté sa base, située dans le sud de l’Afghanistan, il fut échangé le 31 mai 2014 contre cinq prisonniers talibans retenus à Guantanamo et transférés au Qatar.

A l’époque, le soldat avait expliqué avoir voulu créer par sa disparition un « dustwun », un état d’alerte maximal dans le jargon militaire, qui lui aurait permis de s’ouvrir auprès de supérieurs de problèmes d’encadrement jugés inquiétants. En 2015, Bowe Bergdahl avait d’ailleurs confié avoir quitté sa base parce qu’il voulait suivre les pas de Jason Bourne, célèbre agent secret fictif de la CIA joué par Matt Damon au cinéma.

« J’avais cette idée fantastique que j’allais prouver au monde que j’assurais, que je pouvais être ce que tous les mecs qui vont au cinéma et qui voient ces films veulent être », avait-il dit dans une émission de radio en podcast, « Serial ».