Le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, demande instamment aux autorités maltaises de retrouver les « barbares » qui ont tué la journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia, dont les obsèques sont prévues vendredi 3 novembre.

« Nous voulons que les responsables, directs et indirects, de cet horrible assassinat soient traduits en justice. Et nous voulons que l’enquête puisse se dérouler dans les meilleures conditions, de sorte que tout autre fait qui pourrait émerger puisse faire l’objet de poursuites et que les éventuels problèmes structurels soient réglés. »

Mme Caruana Galizia enquêtait sur des scandales de corruption et des affaires de blanchiment d’argent et de trafic d’influence quand une bombe placée sous sa voiture l’a tuée à la mi-octobre.

Elle avait notamment révélé en avril que l’épouse du premier ministre maltais, Joseph Muscat, était la bénéficiaire d’une société-écran au Panama, appelée Egrant, au sein de laquelle 1 million de dollars avait été déposé par l’Azerbaïdjan. Ces accusations ont été démenties par le premier ministre et sa femme.

Demande d’une enquête indépendante

Huit grands médias européens, dont Le Monde, ont demandé dans une lettre ouverte à la Commission européenne l’ouverture d’une « enquête indépendante » sur l’assassinat de Daphne Caruana Galizia.

« Il ne faut pas laisser les assassins de Daphne parvenir à étouffer son enquête sur la corruption au sein des plus hautes sphères à Malte », affirment les signataires, qui soulignent que la Commission elle-même avait critiqué l’emprise sans équivalent au sein de l’Union européenne des partis politiques locaux sur les médias maltais.