Bien qu’affaibli, Carles Puigdemont pense à l’avenir. Le président catalan destitué par Madrid a assuré, vendredi 3 novembre à la télévision belge RTBF, qu’il n’allait pas fuir la justice, et il a annoncé selon la chaîne sa volonté de se présenter aux élections du 21 décembre.

« Je vais aller à la justice, mais à la vraie justice. (…) J’ai dit à mes avocats d’exprimer à la justice belge que je suis complètement disposé à collaborer », a expliqué, en français, le président déchu de l’exécutif catalan dans un entretien exclusif. La justice espagnole est « bien évidemment politisée », a-t-il souligné, selon un extrait dévoilé en amont de la diffusion de l’entretien prévu à 20 heures, heure française.

Un journaliste de la RTBF a également rapporté le souhait de M. Puigdemont de se présenter aux élections du 21 décembre, indiquant que l’indépendantiste était prêt à mener campagne depuis l’étranger.

Le « gouvernement légitime de la Catalogne »

Cette intervention a lieu alors que le procureur de l’Etat espagnol a requis, jeudi, un mandat d’arrêt européen contre M. Puigdemont. La juge Carmen Lamela a également décidé – conformément aux réquisitions du procureur – le placement en détention provisoire de huit dirigeants séparatistes entendus le même jour à l’Audience nationale, la haute cour de justice espagnole, à Madrid.

Le président destitué a dès lors « [exigé] la libération » des ministres incarcérés, jeudi soir, et a fustigé les décisions prises contre le « gouvernement légitime de la Catalogne ». « Comme président du gouvernement légitime de Catalogne, j’exige la libération des conseillers [ministres] et du vice-président » Oriol Junqueras, a-t-il déclaré lors d’un discours retransmis à la télévision régionale catalane.

Le mandat d’arrêt européen, créé en 2004 pour remplacer les procédures d’extradition entre les pays de l’Union européenne (UE), permet l’arrestation d’une personne dans un autre Etat membre et sa remise, pour l’exercice de poursuites pénales, à l’Etat qui a émis le mandat. Sauf motifs particuliers – qui ne devraient pas pouvoir être invoqués dans le cas de Carles Puigdemont –, un pays ne peut pas refuser de remettre une personne réclamée par un pays de l’UE.