Yvon Collin, sénateur du Tarn-et-Garonne, au tribunal correctionnel de Lyon, en septembre 2017. / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Le sénateur du Tarn-et-Garonne Yvon Collin (ex-Parti radical de gauche, PRG) a été condamné vendredi 3 novembre à deux ans de prison, dont un avec sursis. L’élu était impliqué dans une affaire de trafic d’influence qui avait été dépaysée devant le tribunal correctionnel de Lyon.

M. Collin a annoncé par la suite qu’il faisait appel de sa condamnation, estimant qu’« il n’y a pas la moindre preuve dans ce dossier ».

En 2012, dans une lettre expédiée à plusieurs destinataires, une connaissance d’Yvon Collin rapportait lui avoir proposé de participer au financement d’une campagne électorale à hauteur de 40 000 euros contre un emploi au département pour son fils. D’après le sénateur, cette affaire, ouverte depuis 2010, constituait un épisode de son affrontement avec l’ancien président du conseil général du Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet (PRG).

Un position que le sénateur réaffirme aujourd’hui. Il a ainsi accusé, vendredi, l’ancien ministre de l’aménagement du territoire d’être « à la manœuvre depuis le départ » dans cette affaire de corruption présumée.

Une forte rivalité avec Jean-Michel Baylet

Ancien proche du président du Parti radical de gauche et du quotidien régional La Dépêche du Midi, M. Collin était devenu un de ses principaux rivaux politiques dans le département. En 2015 M. Baylet avait, de son côté, rejeté l’idée d’une ingérence de sa part dans l’affaire, jugeant le cas de M. Collin « accablant ».

« Il faut assumer les conséquences de ses actes, même les plus délictueux », avait déclaré à l’époque le président du PRG. M. Baylet avait ensuite été réélu conseiller départemental dès le premier tour, le 22 mars 2015, tandis que M. Collin n’avait recueilli que 7 % des voix dans son canton et avait été éliminé.

L’élu de 73 ans, qui siège dans le groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) au Sénat, a également été condamné à une amende de 50 000 euros et à une interdiction, pendant trois ans, d’exercer une fonction publique. Le tribunal a aussi ordonné la confiscation d’une somme de 40 000 euros que la justice reprochait au sénateur d’avoir perçu pour financer une campagne électorale en 2010.