La décrue du chômage allemand ne ralentit pas. Selon les chiffres publiés, jeudi 2 novembre, par l’Agence fédérale pour l’emploi, le nombre de personnes sans activité a baissé de 150 000 en un an. Il est tombé sous la barre des 2,5 millions. A 2,39 millions de chômeurs, l’Allemagne enregistre un nouveau record depuis la réunification. Le taux de chômage a baissé de 0,1 point, à 5,4 %.

« La très bonne tenue du marché du travail perdure », a déclaré, jeudi, le directeur de l’Agence fédérale pour l’emploi, Detlef Scheele. Grâce à la vigueur actuelle de l’économie, le chômage a baissé plus fortement qu’attendu et la demande de travailleurs dans les entreprises a de nouveau augmenté. Et selon M. Scheele, même les chômeurs de longue durée (plus d’un an, selon la définition de l’agence) profitent de plus en plus de la forte demande de main-d’œuvre dans le pays. Quatre-vingt-deux mille ont trouvé un emploi en 2016.

La raison de cette embellie tient à l’excellente santé de l’économie allemande : selon les grands instituts d’analyse conjoncturelle du pays, la trajectoire de croissance du pays devrait se poursuivre encore ces deux prochaines années. Les sondages menés auprès des dirigeants d’entreprise montrent un moral au beau fixe.

Cette tendance devrait se poursuivre en 2018

Selon les données de l’office des statistiques du mois de septembre, 44,6 millions de personnes sont actuellement au travail en Allemagne. Cela signifie que 655 000 postes ont été créés dans le pays en un an. Cette hausse, précise l’Agence fédérale pour l’emploi, repose uniquement sur des créations d’emplois assujetties à la sécurité sociale. 32,4 millions de personnes sont actuellement titulaires d’un contrat de travail régulier.

La chambre de commerce et d’industrie allemande table sur une poursuite de cette tendance l’an prochain. Six cent mille emplois devraient être créés en Allemagne en 2018, a-t-elle annoncé mardi, en s’appuyant sur sa propre analyse de la conjoncture. Actuellement, 780 000 offres d’emploi déposées à l’Agence fédérale pour l’emploi ne trouvent pas de candidat, soit 88 000 de plus qu’il y a un an. La demande concerne tous les secteurs, en particulier la logistique, le commerce et les soins.

Manque de travailleurs qualifiés

Mardi, le directeur de l’Agence fédérale pour l’emploi a précisé que l’intégration des réfugiés sur le marché du travail se révélait parfois délicate. Même après la fin de leur cours d’allemand, beaucoup n’ont pas les connaissances linguistiques suffisantes pour démarrer une formation en alternance. Selon les données de l’agence, 182 000 demandeurs d’asile étaient officiellement au chômage fin octobre. En ajoutant ceux qui suivent actuellement un cours ou une formation à l’intégration, le nombre de demandeurs d’asile en situation de recherche d’emploi s’élève à 416 000.

L’intégration est cependant réelle : en août, 180 000 réfugiés avaient un emploi, soit 68 000 de plus qu’il y a un an, a précisé l’agence.

L’inquiétude des acteurs de l’économie se trouve plutôt du côté du manque de travailleurs qualifiés. Le nombre de places d’apprentissage non pourvues est en augmentation. Les experts s’accordent pour reconnaître que l’Allemagne doit faire davantage appel à la main-d’œuvre étrangère qualifiée pour couvrir son besoin de main-d’œuvre. « A terme, le potentiel de travailleurs à l’intérieur du pays ne suffira pas », a déclaré M. Scheele, mardi. Il s’est prononcé en faveur de l’adoption d’une loi sur l’immigration, afin de simplifier la législation et de créer de la transparence. Ce sujet est au cœur des négociations de coalition actuellement en cours à Berlin pour la formation du futur gouvernement. Le Parti libéral-démocrate (FDP) avait fait de l’adoption d’une telle loi une de ses revendications phares.