Philippe Gomès, Paul Néaoutyine, Pierre Frogier et Edouard Philippe à la sortie de la réunion des signataires de l'accord de Nouméa, à Paris, le 2 novembre. / JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

Le Comité des signataires de l’accord de Nouméa est parvenu jeudi 2 novembre à un accord politique sur le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie, programmé en 2018, a affirmé le premier ministre Edouard Philippe à l’issue d’une longue journée de négociations à Matignon.

« Nous avons ce soir un accord politique et, peut-être au-delà de cet accord politique, nous avons une confiance. C’est au moins aussi important. Il nous reste du travail et ce travail est difficile », a déclaré le chef du gouvernement peu avant minuit, lors d’une déclaration à la presse, entouré de la ministre des outre-mer Annick Girardin et des différents membres du Comité.

« Pour le mener à son terme, il faut une résolution de la part de l’ensemble des partenaires. L’Etat est déterminé à jouer tout son rôle. Je crois pouvoir dire (…) que cette confiance existe, qu’elle doit se développer, qu’elle doit s’accroître, mais qu’elle existe, et c’est l’élément le plus encourageant de cette longue journée », s’est-il félicité.

Le processus de décolonisation progressif en cours dans l’archipel – français depuis 1853 – doit déboucher, selon les termes de l’accord de Nouméa de mai 1998, sur un référendum d’autodétermination qui interviendra au plus tard en novembre 2018.

Débat autour de l’inscription d’office des natifs

La question du corps électoral du référendum figurait en tête de l’ordre du jour de la journée de discussions. D’autres questions ont également été abordées (présence d’observateurs de l’ONU au cours des opérations électorales en 2018, mise en place de bureaux de vote décentralisés, procurations…). « L’accord politique » trouvé jeudi porte sur « l’ensemble de ces points », a assuré le chef du gouvernement en remerciant « l’ensemble des délégations qui [y] ont toutes contribué ».

« Il demeure un débat sur la traduction juridique que devra prendre cet accord politique », a ajouté Edouard Philippe. Ce débat « concerne le point particulier de l’inscription d’office » des natifs de Nouvelle-Calédonie « y ayant le centre de leurs intérêts matériels et moraux », l’un des principaux points d’achoppement entre non indépendantistes et indépendantistes.

« Ce débat se poursuivra désormais lors de l’examen du projet de loi organique que le gouvernement prépare à présent » et qui « respectera scrupuleusement le cadre de l’accord politique » trouvé, a précisé le premier ministre, qui a confirmé qu’il se rendrait fin novembre en Nouvelle-Calédonie.