Un missile tiré depuis le Yémen voisin a été intercepté au-dessus de la capitale saoudienne de Riyad, samedi 4 novembre, selon la chaîne d’Etat El-Akhbariya. Le missile, intercepté non loin de l’aéroport international King Khaled, « n’a pas fait de blessés ni occasionné de dégâts ».

Selon leur chaîne de télévision Al-Masirah, le tir a été revendiqué par les rebelles houthis, contre qui l’Arabie saoudite mène une guerre depuis deux ans. Un porte-parole des houthis, cité par la chaîne Al-Jazira, affirme qu’il s’agit d’un missile balistique de type Burkan 2-H, dont la portée dépasse les 800 kilomètres.

Les houthis, qui contrôlent Sanaa et le nord du pays, sont soutenus par l’Iran. Ils ont scellé une alliance d’intérêt avec l’ex-président Ali Abdallah Saleh, chassé de la présidence en 2012 dans la foulée du « printemps arabe », après trente-quatre ans au pouvoir. Ensemble, ils résistent avec succès depuis mars 2015 à une coalition arabe sunnite dirigée par l’Arabie saoudite, qui soutient le gouvernement internationalement reconnu, basé dans le sud du pays, à Aden.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, cette guerre a fait plus de 8 650 morts et quelque 58 600 blessés, en majorité des civils.

Pour l’Arabie saoudite, l’Iran est l’acteur qui empêche toute solution politique au Yémen et d’attiser le conflit. Son ministre des affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a dit cette semaine que les rebelles houthis « n’auraient pas pu poursuivre leurs exactions sans le soutien du plus grand parrain mondial du terrorisme qu’est le régime iranien. L’Iran envoie des armes de contrebande aux Houthis et à leurs alliés ».

La coalition saoudienne est, pour sa part, régulièrement accusée de bombardements aveugles occasionnant des pertes parmi les civils au Yémen. Ses commandants affirment tout faire pour minimiser ces pertes et accusent à leur tour les rebelles de se mêler aux civils ou de les utiliser comme « boucliers humains ».

La dernière attaque d’ampleur en date a eu lieu dans un marché de la ville de Sahar, l’une des sous-préfectures de la province de Saada, bastion des rebelles. Au total, 29 personnes ont été tuées et 17 autres ont été blessées.