Shinzo Abe et Donald Trump à Tokyo, le 6 novembre 2017. / Andrew Harnik / AP

Le président américain Donald Trump semblait opter pour un ton moins agressif face à Pyongyang au moment où il entamait lundi 6 novembre à Tokyo une série de rencontres centrées sur les vives tensions avec le régime reclus.

Loin de ses propos enflammés sur « Rocket Man », il a assuré qu’il serait « ouvert » à une rencontre avec le leader nord-coréen Kim Jong-un, tout en jugeant cependant, dans un entretien à une télévision américaine, qu’il était « bien trop tôt » pour le faire.

Saisissant l’occasion d’une rencontre avec la communauté d’affaires japonaise et américaine, il a lancé une de ses piques habituelles sur l’excédent commercial d’un Japon qui, a-t-il dit, « a été gagnant depuis de nombreuses décennies ». Les échanges commerciaux américano-japonais ne sont « pas équitables » et il convient de « négocier de manière amicale », a ajouté M. Trump.

Après une rencontre avec l’empereur du Japon, il devait avoir un tête-à-tête avec le premier ministre nippon Shinzo Abe suivi d’une conférence de presse commune.

« Faire pression »

Arrivé dimanche en milieu de matinée M. Trump avait entamé sa visite sur un avertissement. « Personne, aucun dictateur, aucun régime et aucune nation ne devrait, jamais, sous-estimer la détermination de l’Amérique », avait-il lancé, dans une allusion à peine voilée à la Corée du Nord dont le programme nucléaire avance à grands pas.

« La Corée du Nord va bien sûr être placée très haut dans ce voyage et le message consistera en grande partie à appeler à faire pression sur ce pays », a déclaré dimanche à la presse un haut responsable du département d’Etat américain. « Je pense que nous avons de meilleures chances de résoudre le problème que sur les deux dernières décennies car le plus important est d’avoir une communauté internationale complètement unie » face à Pyongyang, a ajouté ce responsable.

La Corée du Nord a de son côté prévenu dimanche M. Trump par l’intermédiaire du journal du parti unique, le Rodong Sinmun, qu’il devait s’abstenir de toute « remarque irresponsable », le qualifiant de « spirituellement instable ».

Rencontre de familles de kidnappés

M. Trump a pris soin de rassurer le Japon sur l’engagement de Washington envers la sécurité de ce pays dont l’île septentrionale de Hokkaido a été survolée à deux reprises par des missiles nord-coréens et que Pyongyang a menacé de « couler ». « Le Japon est un partenaire précieux et un allié crucial » des Etats-Unis, a-t-il déclaré.

De son côté, M. Abe a dit vouloir « renforcer plus encore les liens de l’alliance américano-japonaise, fondée sur des relations de confiance et d’amitié avec le président Trump ». Les deux hommes ont développé des liens personnels dès l’élection de Donald Trump en novembre 2016. Neuf mois après leur première partie en Floride, les deux amateurs de golf sont repartis dimanche ensemble sur le green, au Japon cette fois et dans un club chic dont le parcours servira pour les jeux Olympiques de 2020.

Le président américain devrait également rencontrer les familles de Japonais enlevés par des agents nord-coréens à la fin des années 1970 et au début des années 1980, une question sensible qui hante encore les Japonais. Pyongyang avait avoué en 2002 de tels enlèvements destinés à former des espions nord-coréens à la langue, la culture et les coutumes japonaises.

Après Tokyo puis Séoul, le président américain doit se rendre en Chine. Il participera ensuite aux sommets de l’Apec au Vietnam et de l’Asean à Manille et a annoncé dimanche prévoir aussi de rencontrer au Vietnam le président russe Vladimir Poutine dont il souhaite « l’aide sur la Corée du Nord ».