En ôtant son maillot après le cinquième but lyonnais, Nabil Fekir a provoqué l’envahissement du terrain par les fans stéphanois. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

On jouait la 84e minute de jeu, et le Chaudron vert faisait grise mine. Ses protégés de Saint-Etienne recevaient dimanche 5 novembre, à domicile, une humiliation face à l’adversaire lyonnais honni. Quatre à zéro, à cet instant, et un chacun de membres du quatuor offensif de l’OL avait trompé le gardien stéphanois. Jusqu’à cette 84e minute. Servi à la limite du hors-jeu, Nabil Fekir, capitaine des Gones et pur produit de la formation lyonnaise, se présente seul face au gardien. Ajustant Stéphane Ruffier, il inscrit le cinquième but lyonnais de la partie, achevant la plus large victoire de son club sur le terrain de l’ASSE de l’histoire. Et s’en va célébrer son doublé.

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Alors que ses coéquipiers l’entourent, l’international français - à la manière d’un Lionel Messi lors d’un match sur le terrain du Real Madrid - ôte son maillot et le présente bien haut au kop stéphanois. La provocation de trop pour les fans des Verts, qui envahissent le terrain, occasionnant l’arrêt (provisoire) de ce derby tendu.

D’entrée, cette dernière rencontre de la douzième journée de Ligue 1 a senti la poudre. En recevant un OL en forme, Saint-Etienne savait qu’il risquait de passer une soirée compliquée. Mais nombreux sont les derbys entre les deux clubs où le favori ne s’est pas imposé. A peine le coup de départ sifflé, que la partie devait s’interrompre. Un fumigène irriguant la pelouse d’un épais brouillard forçant l’arbitre à arrêter le jeu ; apparemment, la goal-line technology (qui valide lorsque le ballon a franchi le but) est incapable de fonctionner dans un nuage.

« Pas d’arrière-pensée » au geste de Fekir

Après sept minutes d’interruption, la partie reprenait. Mieux en place, plus fort techniquement et tactiqument, l’Olympique plaçait rapidement son emprise sur le jeu. Et était récompensé rapidement par l’ouverture de la marque par Depay (11e), qui glissait le ballon entre les jambes d’un défenseur. A la demi-heure de jeu, Nabil Fekir doublait la marque (26e), et les attaquants lyonnais ont ensuite déroulé. Mariano (58e) puis Traoré (65e) y allaient de leur but, avant la clotûre du score par Fekir à la 84e minute.

La rencontre a été interrompue pendant plus d’une demi-heure, et les forces de l’ordre ont dû intervenir après l’envahissement du terrain. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Interrogé sur Canal + après la rencontre, le capitaine lyonnais - biberonné à l’OL depuis son adolescence et qui a écopé d’un carton jaune pour avoirôté son maillot - expliquait « ne pas regretter » sa provocation, expliquant qu’il n’y avait mis « aucune arrière-pensée. »

« J’ai célébré mon but comme ça, et ça ne leur a pas plu. Si c’était à refaire, je ne le referais pas forcément, mais je ne regrette pas le geste. Mais voilà. ça rajoute un peu de piment au derby ».

Ces débordements risquent de coûter cher au club stéphanois. Et ce geste de faire couler beaucoup d’encre. S’il a affirmé ne pas avoir voulu imiter Lionel Messi, qui avait provoqué de la même façon les fans du Real Madrid en avril dernier après avoir inscrit un but. Comme Messi, Fekir a été la cible des tacles virils de ses adversaires tout au long de la rencontre. Mais le public du stade Santiago Bernabeu n’avait pas envahi le terrain.

Dépassés tout au long de la partie, les Stéphanois ont tenté de muscler le jeu afin de rivaliser avec les flèches lyonnaises. Dès le retour des vestiaires, Lacroix recevait un carton rouge pour un tacle très appuyé sur le meneur de jeu lyonnais, inaugurant un quart d’heure de jeu haché.

Battu lors de ses trois derniers déplacements à Geoffroy-Guichard, l’Olympique lyonnais a mis fin à cette série en signant une victoire historique. Cinq buts à zéro, jamais le club de Jean-Michel Aulas ne s’était imposé par avec autant d’écart dans le Forez. A noter que ce score est le nouveau tarif des soirées de Ligue 1. Après les victoires du PSG et de Marseille sur ce score (face à Angers et Caen) et celle de Monaco contre Guingamp (6-0), Lyon a également fait parler la poudre. Au sortir de la 12e journée, le quatuor de tête de la Ligue 1 a marqué les esprits ce week-end.