LES CHOIX DE LA MATINALE

En novembre, trois festivals sont l’occasion de découvrir divers lieux à Nevers, à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et dans ses alentours, ou à Paris, dans les centres et instituts culturels étrangers. A voir – et écouter – également : le nouveau clip de Julien Pras et le concert du groupe britannique Procol Harum.

TROIS FESTIVALS :

  • Le D’Jazz Nevers Festival, du 11 au 18 novembre

Affiche du D’Jazz Nevers Festival. / DR

Depuis sa première édition, en 1987, le D’Jazz Nevers Festival, alors nommé Rencontres internationales de jazz, s’est montré attentif à présenter autant l’histoire « classique » du jazz que son actualité, en particulier celle de la scène européenne et française. Une ligne artistique dont le programme de la 31e édition est de nouveau un bon exemple.

Ainsi sont attendus, en lien plus ou moins affirmé avec la tradition, le batteur Tony Allen pour un hommage à Art Blakey, les saxophonistes Chris Potter et Shabaka Hutchings ou le Hi-Hat Brass Band. On retrouvera aussi des habitués du festival, le pianiste Andy Emler avec le guitariste Marc Ducret, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, le pianiste François Couturier avec son Tarkovsky Quartet, le saxophoniste Laurent Dehors et son ensemble Tous Dehors, la contrebassiste Joëlle Léandre en compagnie du chorégraphe Josef Nadj – à qui est consacrée une exposition –, le saxophoniste Dave Liebman avec le contrebassiste Jean-Paul Celea et le batteur Wolfgang Reisinger… Et des musiciennes et musiciens apparus ces dernières années, dont le guitariste Paul Jarret avec son groupe PJ5, la chanteuse Claudia Solal en duo avec le pianiste Benjamin Moussay, le batteur Edward Perraud ou la saxophoniste Elodie Pasquier… Sylvain Siclier

D’Jazz Nevers Festival, dans sept lieux de Nevers, dont l’auditorium et la médiathèque Jean-Jaurès, le Café Charbon, la Maison de la culture… Du 11 au 18 novembre. 25 € ; forfaits de trois soirées (54 €) à sept soirées (112 €) ; entrée libre à certains concerts, billets à retirer une demi-heure avant le début des concerts.

  • Nouvelles Voix en Beaujolais, du 13 au 19 novembre

Teaser Nouvelles Voix en Beaujolais 2017 (Trinix remplace de The Pirouettes !)
Durée : 01:30

Ne pas se fier aux apparences : le festival Nouvelles Voix en Beaujolais s’avère bien plus pointu que ne laisse supposer son nom. Créé en 2005 par le Théâtre de Villefranche-sur-Saône (Rhône) et la communauté d’agglomération de Villefranche-Beaujolais-Saône, ce rendez-vous musical consacré à la jeune création française a amplement participé à l’émergence de nouveaux talents tels que Woodkid, Christine and the Queens, Jain ou encore Fishback.

Cette 13e édition, qui se déroulera du 13 au 19 novembre au Théâtre de Villefranche et dans des communes de l’agglomération, propose une programmation toujours aussi curieuse et exigeante, dans des genres aussi divers que la chanson française, le rap, le rock, l’électro…

A l’affiche, des personnalités qui ont le vent en poupe, telles que la nouvelle étoile de la chanson française, Juliette Armanet, précédée sur scène par la sensation Eddy de Pretto (Théâtre de Villefranche, le 16), le phénomène du rap Georgio (le 17), dont le nouvel album, Héra, vient d’être disque d’or, ainsi que par la belle plume poétique du rappeur Gaël Faye (le 19). Et bien sûr une pléiade de découvertes à suivre de très près : Clara Luciani, Laura Cahen, Leïla Huissoud, Tess, Pick’o’Rama, Foreign Diplomats, Las Aves, Coely…

A noter que le concert annulé du duo The Pirouettes, le 18 novembre, sera remplacé par un autre duo, les DJ lyonnais de Trinix, nouvel espoir de la scène électro « made in France ». Ils partageront l’affiche de la soirée électro avec les Australiens Parcels (protégés de Daft Punk) et le duo new wave minimaliste Agar Agar (Cracki Records). Franck Colombani

Nouvelles Voix en Beaujolais, à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et dans diverses salles de l’agglomération de Villefranche-Beaujolais-Saône (Arnas, Gleizé, Jassans-Riottier, Limas). Du lundi 13 au dimanche 19 novembre Tarifs théâtre Villefranche : 25 € la journée ; forfait deux jours 36 € ; forfait trois jours 45 €. Certains concerts en accès libre, réservation conseillée.

  • Jazzycolors, à Paris, jusqu’au 30 novembre

Affiche du festival Jazzycolors, à Paris. / GRAPHISME ET PHOTOGRAPHIE : STEPHANE ROQUEPLO

Organisé par le Forum des instituts culturels étrangers à Paris (Ficep), association qui regroupe plus de 55 structures, le festival Jazzycolors permet, depuis sa création en 2003, de découvrir à la fois des musiciennes et musiciens du monde entier, souvent des nouveaux talents, et des lieux, centres et instituts, qui présentent à cette occasion leurs salles et activités culturelles au-delà de la sphère du jazz.

Commencé le 2 novembre lors d’une soirée avec le groupe Axiom, qui compte dans ses rangs le pianiste Bojan Z, parrain de Jazzycolors depuis plusieurs années, le festival se terminera le 30 novembre après vingt-trois concerts dans treize lieux de la capitale.

Le programme est riche, diversifié dans les approches des différentes formations, certaines plutôt dans les sources des musiques traditionnelles, d’autres dans les divers langages du jazz, d’autres dans des virées vers l’électro, la pop, etc.

En voici un premier aperçu pour les jours qui viennent : le duo d’Adam Baldych (violon) et Helge Lien (piano), présenté par l’Institut polonais, sera au Goethe-Institut le 7 novembre ; le trio portugais de l’accordéoniste Joao Barradas, que fait venir le Centre culturel Camoes, sera le 9 au Centre culturel canadien ; et le 10, il faudra choisir entre le pianiste David Helbock en solo, présenté par le Forum culturel autrichien au Grand Salon du Musée de l’armée, aux Invalides, et le trio du pianiste et organiste d’Ondrej Kabrna, proposition du Centre tchèque dans ses murs. S. Si.

Jazzycolors, dans les centres et instituts culturels étrangers de Paris. Jusqu’au 30 novembre. Concerts à 20 heures. De 5 € à 20 € selon les lieux, réservation recommandée.

UNE CHANSON : « Divine Sparks », de Julien Pras

Julien PRAS - Divine Spark [Official Video]
Durée : 03:03

Julien Pras est une figure incontournable de la scène rock indépendante bordelaise, que ce soit jadis au sein des méconnues formations Pull et Calc (pour cette dernière, une compilation posthume vient de paraître chez Vicious Circle) ou actuellement en tant que guitariste et chanteur de l’impressionnant trio stoner psychédélique Mars Red Sky, qui se taille un beau succès bien au-delà de nos frontières.

L’auteur, compositeur et interprète se distingue également en solo, où il dévoile une facette plus apaisée. Depuis 2010, il est l’auteur de deux albums d’obédience pop folk, dans la veine feutrée d’un Elliott Smith et d’un Nick Drake. Son troisième opus solo, intitulé Wintershed et sorti le 27 octobre sur le label Yotanka, est, comme son titre l’indique, tout désigné pour devenir un refuge idéal pour nos longs hivers.

Avec cette nouvelle collection de chansons enregistrées dans un local désaffecté près de la base sous-marine de Bordeaux, l’orfèvre poursuit sa quête de raffinement et de mélodies aériennes. Comme en atteste la superbe Divine Spark, illustrée ici d’un vidéoclip, à l’atmosphère baroque entretenue par une guitare 12-cordes.

Julien Pras y cultive son jardin secret, appuyé aux chœurs par sa compagne Helen Ferguson (Queen Of The Meadow). En concert à Nantes (la Scène Michelet) le 11 novembre, à Gerardmer (Vosges, Festival Rock O Lac) le 25, à Audincourt le 1er décembre (Doubs, le Moloco, avec Ropoporose et BRNS), à Lyon (Kraspek Myzik) le 2, et à Paris (Point Éphémère) le 6 avec Xavier Boyer et Barbebleue. F. C.

UN CONCERT : Procol Harum, au Trianon, à Paris, le 12 novembre

Procol Harum en 2017, de g. à dr. : Matt Pegg (basse), Geoff Dunn (batterie),  Gary Brooker (chant, piano), Geoff Whitehorn (guitare) et Josh Phillips. / DR

Apparu début 1967, le groupe britannique Procol Harum est généralement considéré, au même titre que The Moody Blues, comme étant l’un des plus représentatifs du courant alors naissant dit du rock symphonique. Les deux groupes alliant à leurs racines blues et rock des éléments empruntés aux structures et orchestrations de la musique classique. L’un et l’autre avec des périodes d’arrêt, mais toujours en activité. Ainsi de Procol Harum, dont un nouvel album, Novum, a été publié en avril (le précédent remontant à 2003) et qui, en cette année 2017, est en tournée sous l’étiquette « anniversaire des 50 ans ».

Laquelle passera par la salle du Trianon, à Paris, le 12 novembre. Si de la formation historique du groupe, seul reste le chanteur et pianiste Gary Brooker, la couleur instrumentale des origines est toujours présente avec cette alliance du piano avec l’orgue (joué par Josh Phillips) et le trio de base du rock avec guitare (Geoff Whitehorn), basse (Matt Pegg) et batterie (Geoff Dunn).

Au répertoire, quelques extraits du nouvel album (I Told On You, Can’t Say That, Sunday Morning…), les grands thèmes des albums des années 1960 et 1970, dont Conquistador, Shine On Brightly, A Salty Dog, Whaling Stories, Grand Hotel… Et rituellement, au rappel, A Whiter Shade of Pale, le succès international du groupe, sorti en single en mai 1967. S. Si.

Le Trianon, 80 bd de Rochechouart, Paris-18e. Mo Anvers. Tél. : 01-44-92-78-00. Dimanche 12 novembre, à 19 heures. De 40 € à 70 €.