Les syndicats de la fonction publique ont annoncé, sans surprise, qu’ils boycottaient une réunion prévue lundi 6 novembre avec leur ministre de tutelle, Gérald Darmanin, « faute d’avancée » sur leurs revendications. Selon l’Agence France-Presse (AFP), environ 200 militants se sont rassemblés devant Bercy en signe de protestation. Parmi eux, plusieurs membres du syndicat de police Alliance et de Force ouvrière-Pénitentiaire (FO), notamment.

« Le désaccord reste entier sur l’indemnité compensatrice de la hausse de la CSG [contribution sociale généralisée] et sur la mise en place du PPCR [plan de revalorisation des carrières acté sous le gouvernement précédent] (…). Nous ne nous rendrons donc pas à la convocation de ce jour », a expliqué la Confédération française démocratique du travail (CFDT) dans un communiqué, résumant la position de l’ensemble des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA-FP).

« On revendique toujours deux choses : que 2018 ne soit pas une année blanche pour les agents », ce qui passe par « l’application de PPCR » et une compensation de la hausse de la CSG qui « redonne du pouvoir d’achat aux agents », a expliqué Luc Farré, de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), à l’AFP. « On ne peut pas démarrer un quinquennat sans écouter les agents publics », a-t-il ajouté.

Baisse de pouvoir d’achat

Un conseil commun de la fonction publique prévu dans l’après-midi avec le ministre devait examiner, entre autres, des projets de décret de compensation de la hausse de la CSG et les modalités d’application du report d’un an du PPCR, qui devrait concerner près de 4,4 millions d’agents. Ce décalage dans le temps aura un effet négatif sur le pouvoir d’achat des agents, dont les cotisations retraite ont parallèlement augmenté, selon les syndicats.

Les syndicats avaient menacé de boycotter ce rendez-vous si le gouvernement ne les entendait pas, en dépit d’une journée unitaire de grèves et de manifestations qui avait mobilisé entre 200 000 et 400 000 agents publics, le 10 octobre.

Par ailleurs, le gouvernement a annoncé une compensation de la hausse de la CSG par la suppression de cotisations spécifiques aux fonctionnaires et une prime compensatoire supplémentaire versée en janvier 2018, calculée sur la moyenne de la rémunération 2017 et actualisée une fois, au 1er janvier 2019.

Les syndicats dénoncent ces mesures qu’ils estiment ne pas équivaloir à une augmentation du pouvoir d’achat, contrairement aux promesses du président, Emmanuel Macron.