Il y a un an tout juste, le milliardaire Donald Trump faisait mentir les sondages et était choisi par les Américains pour devenir le 45président des Etats-Unis, battant son adversaire démocrate, Hillary Clinton. Une première année pour le moins tumultueuse, marquée par des discours agressifs et des prises de décision souvent imprévisibles et brutales, allant à l’encontre du multilatéralisme. Retour sur quelques-uns de ces temps forts, sans prétendre à l’exhaustivité.

  • 20 janvier : un discours d’investiture combatif

« Maintenant, c’est l’Amérique d’abord » : les premiers mots du président Trump
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Combatif, agressif et conclu par un poing brandi, le discours d’investiture de Donald Trump est une déclaration de guerre à Washington et aux élites. Et annonce le ton de ceux qui suivront. « L’establishment s’est protégé, mais n’a pas protégé les citoyens de ce pays. Tout cela va changer, ici et maintenant ! », jure-t-il, dénonçant un « carnage américain » fait de pauvreté, de chômage, de crimes et d’addictions.

  • 27 janvier : le « muslim ban »

C’est l’une des décisions les plus retentissantes et les plus critiquées. Une semaine tout juste après s’être installé à la Maison Blanche, le président signe un décret imposant une interdiction d’entrée sur le territoire à des ressortissants de sept pays à majorité musulmane, pour quatre-vingt-dix jours. La totalité des réfugiés sont, eux, interdits d’entrée pour cent vingt jours. M. Trump affirme qu’il s’agit de « protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis ».

Un chaos s’empare des aéroports aux Etats-Unis avec la détention de passagers dès leur arrivée, et des agents de sécurité aux frontières ne sachant pas comment appliquer cette décision. La levée de boucliers est immédiate, avec des manifestations organisées dans tout le pays pour dénoncer une mesure discriminatoire envers les musulmans.

Le décret sera rapidement bloqué par des tribunaux. Suivront une deuxième, puis une troisième version, cette dernière, qui devait entrer en vigueur mi-octobre, ayant été également bloquée en justice.

  • 28 février : face au Congrès, M. Trump adoucit le ton

Donald Trump face au Congrès : que retenir de son allocution ?
Durée : 02:42

Pour son premier discours devant le cadre solennel du Congrès, le président américain adoucit le ton par rapport à son discours d’investiture. Sans pour autant renier sa promesse de « donner la priorité aux Américains ». Il rompt avec la rhétorique de ses discours souvent proches de la dystopie, ainsi qu’avec les salves assassines publiées sur son compte Twitter, et s’efforce de tracer un cap optimiste vers l’avenir.

  • 6 avril : M. Trump décide de frapper le régime syrien

Donald Trump : « J’appelle toutes les nations civilisées à mettre fin au carnage en Syrie »
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De son propre aveu, les images des enfants morts asphyxiés de Khan Cheikhoun, petite localité rebelle du nord de la Syrie, bombardée le 4 avril au gaz sarin par l’aviation de Bachar Al-Assad (83 morts), ont bouleversé Donald Trump. « Cette attaque a eu un grand impact sur moi, c’était horrible », dit-il. Dans un revirement inattendu, les Etats-Unis passent à l’attaque contre le régime syrien avec les frappes militaires contre une base de l’armée syrienne, située près de Homs.

  • 9 mai : coup de force contre le FBI

Le 9 mai, la Maison Blanche rend public le limogeage du directeur de la police fédérale (FBI), James Comey. Ce dernier était en charge de l’enquête sur une éventuelle collusion entre des responsables russes et l’équipe de campagne du président, pour permettre à ce dernier de battre la candidate démocrate Hillary Clinton.

Il justifie d’abord sa décision par son mécontentement quant à la façon dont M. Comey a géré l’enquête sur le serveur privé de messagerie utilisé par Hillary Clinton lorsqu’elle était secrétaire d’Etat de Barack Obama. Mais il reconnaît ensuite avoir eu l’enquête sur la Russie à l’esprit lorsqu’il a renvoyé M. Comey.

Cette destitution entraîne la nomination, par le ministère de la justice, d’un procureur spécial, plus indépendant, pour enquêter sur l’affaire russe. Les premières inculpations interviennent le 30 octobre : l’ex-directeur de campagne de M. Trump et un ancien associé sont visés par douze chefs d’accusation. Un ancien conseiller a également plaidé coupable d’avoir menti au FBI sur ses contacts avec des responsables russes.

  • 1er juin : retrait de l’accord de Paris sur le climat

Donald Trump : "J'ai été élu pour représenter le citoyen de Pittsburgh, pas de Paris"
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« Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les Etats-Unis se retireront de l’accord de Paris sur le climat. » C’est par ces mots, prononcés depuis la Maison Blanche, que le président climatosceptique acte une promesse de campagne, après des semaines d’atermoiements.

Le président entend ainsi respecter son slogan « L’Amérique d’abord », car il estime que l’accord de Paris est mauvais pour les travailleurs et l’économie de son pays et offre aux autres nations un avantage déloyal.

  • 16 août : M. Trump met dos à dos antiracistes et suprémacistes

Le président déclenche une vague d’indignation à travers les Etats-Unis en affirmant que la responsabilité des violences qui ont secoué Charlottesville, en Virginie – ayant coûté la vie à une militante antiraciste –, devait être recherchée « des deux côtés ». Il renvoie ainsi dos à dos les membres de la droite suprémaciste qui s’étaient donné rendez-vous dans la ville et les manifestants antiracistes venus dénoncer le rassemblement.

  • 19 septembre : M. Trump menace de détruire la Corée du Nord

Donald Trump menace de « détruire » la Corée du Nord et son leader, « l’homme-fusée »
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Neuf mois après sa prise de fonctions, le 45e président des Etats-Unis n’a rien perdu de son ton belliqueux. S’il est peu courant qu’un Etat membre de l’ONU menace de « détruire totalement » un autre pays devant ses représentants, M. Trump franchit ce pas au cours de sa première intervention devant l’Assemblée générale de l’ONU, s’en prenant avec virulence à la Corée du Nord.

Habitué à moquer ses adversaires à travers des surnoms, il qualifie à la tribune le président Kim Jong-un de « Rocket Man », comme il l’avait déjà fait sur Twitter, en allusion à la multiplication des essais balistiques.

  • 24 septembre : M. Trump se met à dos le monde du sport

Etats-Unis : des dizaines de sportifs américains à genou pour protester contre Donald Trump
Durée : 01:17

« Est-ce que vous n’aimeriez pas voir un de ces propriétaires de la NFL [ligue de foot américain] dire, quand quelqu’un manque de respect à notre drapeau : “Sortez-moi ce fils de pute du terrain, il est viré, viré !” » Par ses propos vilipendant les joueurs qui protestent contre les violences policières visant les Afro-Américains, en posant un genou à terre pendant l’hymne national américain, puis par son refus d’inviter une vedette du basket-ball à la Maison Blanche, M. Trump se met à dos le monde du sport et crée un mouvement de protestation d’une ampleur inédite.

  • 26 septembre : nouveau camouflet sur la réforme de l’Obamacare

Tout au long de sa campagne et pendant ses premiers mois de mandat, M. Trump n’a cessé de marteler qu’il détricoterait l’Obamacare, qui a fourni une couverture santé à des millions d’Américains sans dispositif universel. Un « désastre », symbole des dérives socialisantes des démocrates, assure-t-il.

Après huit mois de tergiversations et de batailles internes au Congrès, lors desquelles il n’est pas parvenu à unir son camp républicain malgré plusieurs projets successifs pour abroger ou modifier l’Obamacare, le rêve de Donald Trump de parvenir à ses fins avant la fin de l’année semble s’envoler. Faute de consensus, la majorité républicaine du Sénat renonce à voter un projet d’abrogation partielle de la loi. En attendant, la loi démocrate de 2010 perdure.

  • 12 octobre : retrait de l’Unesco

Nouvelle décision fracassante au mépris du multilatéralisme, après le retrait de l’accord de Paris : les Etats-Unis annoncent leur retrait de l’Unesco, accusant l’institution d’être « anti-israélienne » et dénonçant sa gabegie financière. Ils seront suivis, quelques heures plus tard, par Israël.

  • 13 octobre : M. Trump met en péril l’accord sur le nucléaire iranien

M. Trump refuse d’endosser l’application de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 par son prédécesseur démocrate et réclame de nouvelles sanctions contre le régime iranien. Malgré un discours virulent aux accents de déclaration de guerre, il n’est toutefois pas allé jusqu’à « déchirer » le « pire » accord conclu, selon lui, par les Etats-Unis, comme il s’y était engagé pendant la campagne.

Il a exposé sa stratégie globale visant à endiguer l’Iran, jugeant que pendant des années l’attention s’était concentrée sur le programme nucléaire controversé développé par Téhéran, au détriment des menaces qu’alimentent, selon lui, son influence au Moyen-Orient et son programme balistique.