Les Saoudiens sont appelés à quitter « le plus vite possible » le Liban pour ceux qui s’y trouvent et à ne pas s’y rendre pour les autres, selon une source au ministère des affaires étrangères citée par l’agence de presse officielle SPA.

La mise en garde est faite cinq jours après la démission surprise de Saad Hariri du poste de premier ministre du Liban. M. Hariri, qui a également la nationalité saoudienne, a annoncé sa décision dans une déclaration télévisée faite depuis l’Arabie saoudite. Il a accusé le Hezbollah et l’Iran de « mainmise » sur son pays et a dit craindre pour sa vie. Cette démission a pris de court toute la classe politique au Liban et fait craindre que le pays, aux équilibres fragiles, plonge dans de nouvelles violences.

Quelle liberté de mouvement pour Hariri ?

Le fait d’avoir annoncé sa démission de Riyad a fait dire à des médias et à des responsables au Liban qu’il avait été contraint à prendre cette décision et qu’il n’était pas libre de ses mouvements, surtout que l’annonce a coïncidé avec l’arrestation de dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires dans une purge sans précédent en Arabie saoudite – 200, selon le ministère de l’information saoudien.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé Riyad d’avoir contraint Saad Hariri à la démission et s’est demandé s’« il est assigné à résidence » et si « on va le laisser retourner » au Liban. M. Hariri, dont l’épouse et les enfants vivent en Arabie saoudite, n’a pas dit s’il reviendrait au Liban.

Sa démission est survenue en pleines tensions entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, au sujet de plusieurs questions et conflits au Moyen-Orient.