Richard Ferrand, le patron du groupe de La République en marche à l’Assemblée nationale, le 7 novembre. / FRANCOIS GUILLOT / AFP

Anticor ne lâche pas Richard Ferrand, patron du groupe de La République en marche (LREM) à l’Assemblée nationale. L’association a porté plainte, mercredi 8 novembre à Paris, pour relancer l’enquête qui visait le député du Finistère, près d’un mois après la décision de classement sans suite du parquet de Brest.

Cette plainte, déposée auprès du doyen des juges d’instruction du pôle financier de Paris, porte sur des faits présumés de « prise illégale d’intérêts », et recel et complicité de ce délit. Anticor souhaite obtenir la désignation d’un magistrat pour enquêter sur l’affaire du bien immobilier acquis par la compagne de M. Ferrand et loué ensuite, début 2011, aux Mutuelles de Bretagne, dont il était directeur général entre 1998 et 2012.

Dans sa décision, rendue mi-octobre, le procureur de Brest, Jean-Philippe Récappé, a fait savoir que « les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie ne sont pas constituées, faute d’un préjudice avéré ».

Des faits prescrits

Concernant l’éventuel délit de prise illégale d’intérêts, « la question est apparue complexe » et « le parquet de Brest aurait pu envisager l’ouverture d’une information judiciaire, a en outre reconnu M. Récappé. Il convenait toutefois de vérifier au préalable si l’infraction éventuelle (…) n’était pas prescrite ».

« Nous attendons l’ouverture d’une instruction pour qu’il y ait un procès, car nous ne sommes pas d’accord avec l’analyse du procureur de Brest », a expliqué à l’Agence France-Presse, Jean-Christophe Picard, président d’Anticor.

Richard Ferrand ayant quitté ses fonctions de directeur général des Mutuelles de Bretagne le 18 juin 2012, « la prescription, qui était alors de trois ans, était donc acquise le 19 juin 2015 », écrit le magistrat – le député fut néanmoins chargé de mission pour les Mutuelles de 2012 à 2017.

Cette décision a constitué un soulagement pour M. Ferrand, très proche du président de la République, Emmanuel Macron, qui se trouvait dans une situation politique précaire depuis l’ouverture d’une enquête préliminaire, le 1er juin.

« Aujourd’hui, je retrouve toute ma liberté d’esprit, parce que les soupçons de malhonnêteté qui pesaient sur moi sont définitivement levés, se félicite-t-il dans une interview au Figaro vendredi. Cette histoire a duré quatre mois et demi, elle est maintenant derrière moi. »