Châteauroux, Niort, Aubagne et bientôt Dunkerque. Depuis les années 70, une vingtaine de villes ont décidé de rendre leurs transports publics gratuits. Le but : les rendre plus attractifs. Mais alors, pourquoi ne pas généraliser la mesure ? Car à première vue, elle paraît séduisante : avec la gratuité, les voyageurs prennent davantage les transports en commun et la ville économise sur la fabrication des tickets ou le salaire des contrôleurs.

Pourtant, si toutes les villes ne passent pas au gratuit, c’est qu’il y a aussi des limites. D’abord, les transports gratuits ne sont pas si gratuits que ça. Sans billetterie, les villes doivent trouver de l’argent pour entretenir leur réseau. Pour ça, elles comptent sur une taxe demandée aux entreprises, le « versement transport ». Mais comme cette taxe a un plafond, il faut parfois augmenter les impôts locaux, comme la taxe d’habitation ou la taxe foncière, pour compenser le manque à gagner de la gratuité.

Autre inconvénient : rendre les transports gratuits ne diminue pas forcément le nombre de voitures sur les routes. Ce sont en effet souvent les habitués qui prennent encore plus les transports en commun. Les automobilistes, eux, continuent d’utiliser leur véhicule.

Finalement, pour rendre les transports gratuits attractifs, il faudrait donner moins envie d’utiliser la voiture. Comment ? En mettant en place des péages urbains, en augmentant le stationnement payant ou en valorisant le covoiturage.