JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

La situation était devenue « insupportable ». Raquel Garrido devrait annoncer dimanche 12 novembre qu’elle se retire de la vie politique, selon la direction de La France insoumise (LFI), confirmant au Monde une information de BFMTV. Raquel Garrido expliquera sa démarche dans un entretien au Journal du dimanche.

Raquel Garrido, camarade de la première heure de Jean-Luc Mélenchon, au Parti socialiste, au Parti de gauche (PG) puis à La France insoumise, « n’avait plus de responsabilités politiques au sein du PG ni de LFI », assure la direction du mouvement. « Ce qui est en cause, c’est le CSA [le temps de parole de Mme Garrido était décompté de celui de LFI]. Il n’y a ni conflit ni aucune discorde avec Jean-Luc Mélenchon », explique-t-on à la tête du mouvement.

Preuve en est ce tweet de M. Mélenchon, en forme de soutien à son ancienne porte-parole. Raquel Garrido « est et reste [s]on amie », écrit-il. Et de conclure : « Seuls les journalistes ont cherché à tout pourrir par leurs fausses polémiques. Avec tout mon mépris. »

M. Mélenchon rend responsable de cette situation la pression médiatique malveillante, les ragots, autant d’éléments qui feraient perdre du temps en polémiques inutiles et qui auraient une incidence sur les relations personnelles.

Mélange des genres

Par cette décision, l’avocate et chroniqueuse dans l’émission de Thierry Ardisson, « Les Terriens du dimanche », sur la chaîne C8, clôt, en tout cas, trois mois de polémiques.

L’ancienne porte-parole de M. Mélenchon fut d’abord critiquée pour son choix de rejoindre l’une des chaînes du groupe Bolloré à la rentrée. Un mélange des genres qui a dérouté, notamment lorsqu’elle a interrogé le premier ministre lors d’une conférence de presse.

Puis Le Canard enchaîné a publié plusieurs articles pointant des « arriérés de cotisations sociales » à la Caisse nationale des barreaux français (CNBF) et des dettes envers sa caisse de retraite et l’Urssaf en 2016. Le CNBF avait répondu que ces « informations étaient inexactes ». A propos des cotisations de retraite, Mme Garrido avait répondu à l’AFP que les informations de l’hebdomadaire satirique étaient « totalement fausses » et qu’elle était « à jour » de ses déclarations de revenus de 2016 et de tous ses paiements à l’Urssaf.

Un démenti qu’elle avait avant cela livré sur le réseau Snapchat, via le compte de Jérémy Gisclon, alias Jeremstar, chroniqueur comme elle dans l’émission de Thierry Ardisson. Lorsque le jeune homme, spécialiste de la télé-réalité, avait organisé une fausse cérémonie pour se marier avec lui-même, au début d’octobre, l’avocate l’avait alors aidé a enfiler sa robe et ses talons hauts.

A plusieurs reprises, M. Mélenchon avait déjà dû intervenir pour la défendre. « Raquel Garrido n’est coupable de rien. C’est une cabale montée, organisée et qui répand des calomnies », avait-il ainsi déclaré lors du « Grand jury RTL-Le Figaro-LCI » du 15 octobre.

Plus récemment, Mme Garrido a été critiquée pour un tweet attaquant certains journalistes qui s’étaient fait l’écho de l’exaspération de Jean-Luc Mélenchon envers elle. « J’en connais plus d’un qui “n’en peut plus” des journalistes menteurs. Quant à moi, vous me faites rire. Vous êtes de belles putes à clic », avait-elle publié.