La licence d’Uber a expiré le 30 septembre mais ses chauffeurs londoniens peuvent continuer de travailler pendant encore plusieurs mois, le temps d’épuiser les recours juridiques. / Toby Melville / REUTERS

Le tribunal du travail de Londres a décidé, vendredi 10 novembre, que la société Uber devait considérer ses chauffeurs comme des employés. L’entreprise américaine, qui affirme compter près de 50 000 chauffeurs au Royaume-Uni, avait fait appel d’une décision judiciaire d’octobre 2016 disant que les chauffeurs utilisant l’application avaient droit au salaire horaire minimal de 7,50 livres (8,50 euros) et à des congés payés.

Uber fera appel

Jusqu’à présent, les chauffeurs sont rémunérés à la course, et l’entreprise souligne qu’ils sont des travailleurs indépendants, choisissant leurs horaires et lieux de travail. Uber, qui a quatorze jours pour déposer un nouveau recours, a annoncé son intention de le faire.

« Nous continuerons à gagner. J’ai confiance, nous sommes du bon côté de la loi », a réagi l’un des deux plaignants, Yaseen Aslam, qui s’est lancé dans cette bataille juridique en 2014. « Uber ne peut continuer à faire fi de la loi britannique en toute impunité et à priver les gens de leurs droits au salaire minimum », a commenté l’autre plaignant, James Farrar, dans un communiqué. « Il s’agit d’une décision historique dans un contexte de marché du travail en évolution », a aussi réagi Rachel Mathieson, avocate des deux plaignants.

Les deux chauffeurs étaient soutenus par l’IWGB, le syndicat des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne. Le secrétaire général du syndicat a estimé que « la victoire d’aujourd’hui [était] une preuve supplémentaire, s’il en fallait encore une, que la loi est claire et que ces entreprises choisissent simplement de priver les travailleurs de leurs droits. Ces entreprises se moquent du droit du travail ».

Avant la décision de vendredi, un porte-parole d’Uber avait déclaré que, quel que soit le résultat, « ce ne sera pas forcément la fin du processus et nous nous attendons à ce que l’une ou l’autre partie dépose un recours ».

Licence retirée par l’autorité des transports

A fin du mois de septembre, Transport for London, l’autorité des transports londoniens, avait retiré sa licence à Uber, lui reprochant un contrôle insuffisant de ses chauffeurs et un manque de responsabilité pour signaler des incidents. Une audience est prévue le 11 décembre pour examiner cet appel, a-t-on précisé de source judiciaire.

La licence d’Uber a expiré le 30 septembre, mais ses chauffeurs londoniens peuvent continuer à travailler pendant encore plusieurs mois, le temps d’épuiser les recours juridiques.