France's forward Antoine Griezmann (L) celebrates with teammates including France's forward Kylian Mbappe (up) after scoring a goal during the friendly football match between France and Wales at the Stade de France stadium, in Saint-Denis, on the outskirts of Paris, on November 10, 2017. / AFP / CHRISTOPHE SIMON / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Est-ce l’absence d’enjeu qui lui a donné des ailes ? Spectrale voire inquiétante lors de ses succès étriqués contre la Bulgarie (1-0) et la Biélorussie (2-1), en octobre, en matchs qualificatifs pour la Coupe du monde 2018, l’équipe de France a rassuré les observateurs en battant (2-0) le pays de Galles, vendredi 10 novembre, en amical. Dans un Stade de France clairsemé (60 000 spectateurs), les Bleus se sont remis en selle grâce à des buts inscrits par Antoine Griezmann et Olivier Giroud et lancent idéalement leur préparation pour le prochain Mondial, organisé en Russie.

A croire que le compostage du billet pour le grand barnum planétaire fut libérateur. Aux antipodes des « purges » entrevues le mois passé, la prestation des joueurs de Didier Deschamps est encourageante en termes de contenu. Enchaînements éclairs et variés, belles combinaisons, déviations ingénieuses : les Tricolores ont lâché les chevaux, séduisant le public frigorifié de Saint-Denis. Mobiles et inventifs, ils ont nettement dominé une formation galloise privée du Mondial russe et orpheline de sa star Gareth Bale.

Certes, la performance ne propulse pas l’équipe de France parmi les favoris du prochain tournoi planétaire (Allemagne, Brésil, Espagne, Portugal). Mais cette victoire face à des « Dragons » limités est prometteuse sur le plan offensif. Si Didier Deschamps peut puiser dans un incroyable vivier d’attaquants (Anthony Martial, Nabil Fekir pour ne citer qu’eux), le quatuor composé d’Antoine Griezmann, d’Olivier Giroud, transfigurés avec les Bleus, et des ailiers aux jambes de feu Kingsley Coman et Kylian Mbappé a pris date à sept mois de la Coupe du monde.

Un quatuor offensif prometteur

Nul doute que, dans ce schéma en 4-2-3-1, le sélectionneur misera sur ce « losange » pour faire trembler les filets en Russie. « Les quatre ont bien fonctionné, ils ont eu beaucoup de complémentarité, de mouvement, chacun dans son bon registre: Olivier en appui, Kylian avec sa vitesse, Antoine en passeur à se mettre entre les lignes », a développé Deschamps, égratigné, en octobre, pour ses choix frileux et l’indigence du jeu proposé par sa formation.

 « Il y a eu beaucoup de très bons enchaînements, a poursuivi le Bayonnais, dont le contrat a été récemment prolongé jusqu’en 2020. Face à une équipe qui avait un bloc vraiment dense, ce n’est jamais évident. On a déjà été confronté à ça, on ne s’en était pas aussi bien tiré. Il y a eu de la vitesse dans les transmissions, de la fluidité, ce qui a fait que c’était un bon match pour nous. »

Revue d’effectif

Dribbleur hors pair, le Parisien Kylian Mbappé a été à l’origine de la plupart des vagues tricolores. Le joueur de 18 ans a avalé les kilomètres et s’est illustré par ses accélérations dévastatrices. « Ce soir, il a fait beaucoup de bonnes choses, il a eu un gros volume de jeu, parce qu’il a besoin de ça. Il a cette vitesse d’exécution, il a pris quelques coups assez sévères », s’est enthousiasmé Deschamps.

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Le technicien a toutefois déploré le traditionnel « manque de réalisme » de ses protégés. Il faut dire que les Bleus, si prompts à se projeter vers l’avant, ont touché à quatre reprises les montants. « C’est un match qu’on aurait pu et qu’on aurait dû gagner par cinq buts d’écart », a regretté Deschamps.

Engoncé dans sa parka frappée du coq gaulois, le sélectionneur s’est livré à une large revue d’effectif dans l’enceinte dyonisienne. Il a opéré six changements, lançant dans l’arène les néophytes Steven Nzonzi, 28 ans, et Benjamin Pavard, de sept ans son cadet. A l’aise sur son couloir droit, ce dernier s’est distingué par sa rigueur, ses interventions autoritaires et une belle frappe sur le poteau de Wayne Hennessey, le gardien gallois.

Les forfaits et blessures (Hugo Lloris, Djibril Sidibé, Benjamin Mendy, Thomas Lemar, Paul Pogba, Ousmane Dembélé, N’Golo Kanté) ont permis aux seconds rôles, comme le gardien Steve Mandanda, l’arrière Christophe Jallet ou le milieu Corentin Tolisso, d’engranger du temps de jeu.

En pleine réflexion, Didier Deschamps devrait tirer davantage d’enseignements du prochain rendez-vous des Bleus. Car c’est un défi d’un tout autre calibre qui attend ses joueurs, mardi 14 novembre, à Cologne, face aux champions du monde allemands, neutralisés (0-0) par l’Angleterre en amical ce vendredi.

Véritable modèle pour « DD », le sélectionneur Joachim Löw misera sur sa myriade de talents (Julian Draxler, Ilkay Gündogan, Mario Götze, Sami Khedira, Toni Kroos, Leroy Sané, Mesut Ozil, ) pour prendre sa revanche sur les Tricolores, vainqueurs (2-0) de leur dernière confrontation, en demi-finales de l’Euro 2016, à Marseille. Autant dire que le choc de Cologne sera particulièrement instructif pour l’équipe de France sur la route du Mondial russe.