Manifestation le 11 novembre à Varsovie. / AGENCJA GAZETA / REUTERS

La Pologne s’interrogeait, dimanche 12 novembre, au lendemain d’une fête de l’indépendance sous haute tension dans les rues de Varsovie. Samedi, quelque 60 000 personnes ont participé à une marche nationaliste, à l’appel de l’extrême droite.

Le rassemblement se tenait sous le mot d’ordre officiel « Nous voulons Dieu », une expression rappelant un chant catholique interprété parfois aujourd’hui comme un rejet de l’islam, auquel le président américain Donald Trump avait fait référence en juillet, lors d’une visite à Varsovie. Le président américain avait alors félicité la Pologne pour sa défense « de la civilisation occidentale ». A l’unisson, les manifestants ont scandé samedi des slogans appelants à la violence et à la xénophobie, tels que « La Pologne pure, la Pologne blanche ».

Cette « Marsz Niepodległości », inaugurée en 2009 et réputée comme le plus grand événement fasciste et nationaliste d’Europe, a rassemblé des participants venus de divers horizons européens. Une participation saluée par certains des orateurs à l’origine du rassemblement, qui ont martelé que « la culture chrétienne est supérieure à la culture islamique ».

Pas de condamnation

Près de 60 000 manifestants ont défilé dans les rues de Varsovie. / AGENCJA GAZETA / REUTERS

Deux contre-manifestations, organisées par des groupes antifascistes et les partis d’opposition, on eu lieu en même temps à l’autre bout de la ville pour protester contre le virage autoritaire de l’actuel gouvernement.

Ce dernier n’a d’ailleurs pas condamné le rassemblement de l’extrême droite. « Le plus important est l’attachement à notre patrie, à notre peuple. Cela devrait se placer au-dessus de tout : de nos divisions idéologiques, de nos différentes opinions politiques », a déclaré le président polonais, sans déplorer les propos tenus lors de cette démonstration de force des extrêmistes.

Seule limite imposée par le gouvernement polonais, la prise de parole du leader américain du mouvement suprématiste blanc, Richard Spencer, censé participer au rassemblement, a été interdite, au motif que l’homme ne doit pas apparaître publiquement.

Lors des éditions précédentes, des échauffourées entre des groupes de manifestants et la police avaient éclaté en marge de cette marche annuelle, organisée le 11 novembre, date du retour à l’indépendance en 1918 de la Pologne, partagée pendant 123 ans entre trois puissances voisines: la Russie, la Prusse et l’Autriche.