La musicienne et dissidente Mai Khoi brandissant une pancarte à l’attention du président des Etats-Unis, Donald Trump, à Hanoï, le 11 novembre. / - / AFP

Surnommée la « Lady GaGa du Vietnam », la musicienne et dissidente Mai Khoi a été interpellée, samedi 11 novembre, après avoir brandi une pancarte jugée injurieuse à l’encontre du président des Etats-Unis au moment où la voiture de celui-ci, en visite à Hanoï, passait. Sur cette dernière était écrit : « Je te pisse dessus Trump ! »

Mai Khoi a ensuite été emmenée à son domicile par des policiers en civil qui l’ont empêchée d’en sortir pendant plusieurs heures. « Je veux juste exercer mon droit à m’exprimer, à protester parce que je ne suis pas d’accord avec ce que [Donald] Trump dit et avec ce que Trump fait maintenant », a-t-elle fait valoir.

Dans la soirée, alors que les forces de l’ordre ont quitté les lieux, la jeune femme de 34 ans a préféré rester chez elle, se disant « très inquiète d’être arrêtée à tout moment ».

Rapprochement spectaculaire

Mai Khoi, dont les concerts clandestins sont systématiquement interdits et qui ne peut pas vendre légalement ses œuvres musicales au Vietnam, est régulièrement la cible de mesures répressives de la part des autorités. Le régime vietnamien est à cet égard accusé ces derniers mois d’avoir infligé de lourdes peines aux dissidents.

Lors de la visite de Barack Obama dans le pays, en 2016, la musicienne avait abordé avec lui la question des droits de l’homme. Son successeur républicain est arrivé samedi, au Vietnam dans le cadre de sa tournée asiatique. Il doit rencontrer, dimanche matin, les dirigeants du régime communiste.

Après celles de Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, cette quatrième visite d’un président américain depuis la fin de la guerre (1975) couronne deux décennies d’un rapprochement spectaculaire entre les deux pays.