Aux stands du Salon des grandes écoles (SAGE), organisé par le groupe Le Monde, samedi 11 novembre. / Kim Helberg

La réforme annoncée de la procédure d’Admission post-bac (APB) et les difficultés à s’inscrire dans une formation supérieure pour plusieurs milliers de jeunes l’an dernier sont sans doute en cause : les lycéens, souvent accompagnés de leurs parents, sont venus en grand nombre au Salon des grandes écoles (SAGE) du groupe Le Monde, samedi 11 et dimanche 12 novembre, avec chacun un objectif en tête.

Jade-Salomé et Clara dans les allées du salon. / Kim Helberg

Clara, 17 ans, en terminale ES, compte intégrer une école de commerce réputée et ne sait pas encore laquelle choisir : « Mes parents préfèrent une grande école et je pense que les étudiants y sont plus encadrés », témoigne-t-elle. Originaire de la région parisienne, elle sait où elle veut aller, mais surtout où ne pas aller : « J’aimerais intégrer une école à Paris ou à l’étranger. Déménager pour aller dans une autre ville, comme Toulouse, cela ne m’intéresse pas ! » Son projet professionnel est en revanche précis : « Je veux travailler dans la pub, dans un service de communication ou de marketing. »

Son amie, Jade-Salomé, 16 ans, terminale L, vise un autre domaine, celui du cinéma, pour « devenir réalisatrice ou scénariste ». Elle s’est arrêtée au stand de l’université de Montréal, qui propose un cursus dans ce domaine. « Le cursus est intéressant. De plus, cela me ferait plaisir de partir à l’étranger », précise-t-elle.

Mathéo et Océlia dont venus au salon se renseigner sur les écoles d’ingénieurs. / Kim Helberg

Mathéo et Océlia, tous deux 17 ans et élèves de terminale S, sont venus de Normandie pour éclairer leurs esprits : « On ne sait pas trop ce qu’on veut et on est un peu perdu, donc on est venu rencontrer les anciens étudiants pour avoir des impressions, ça nous aide beaucoup », raconte Océlia. « Le salon ne m’a pas conforté, puisque je n’avais aucune idée d’école, mais j’étais intéressé par le bâtiment, et j’ai découvert qu’il y avait une école d’ingénierie du bâtiment, donc ça m’a beaucoup plu », explique Mathéo dans un mélange de surprise et de satisfaction.

« On va essayer de voir un maximum d’écoles. On pose nos questions sur le prix, les associations, les séjours à l’étranger, les logements, etc. Donc c’est bien de venir, poursuit Océlia. On interroge aussi sur la façon de préparer ces écoles. Je penche plus pour une prépa intégrée ou un DUT qu’une classe prépa classique. » Des questions importantes pour se rassurer à l’approche de faire ses vœux pour l’année prochaine, pour laquelle « on a l’impression d’être la génération test ! », s’agace Océlia. « Avoir dix choix c’est un peu réducteur ; Il faut voir comment ça marche, mais ce sera sûrement mieux pour les générations suivantes. C’est tout sauf rassurant », s’inquiète Mathéo.

Antoine veut devenir architecte et est venu au salon se renseigner sur son projet professionnel. / Kim Helberg

Accompagné par son père, Antoine, 17 ans, en terminale S, est venu poser une question précise sur son projet professionnel : « Je voulais savoir par quoi commencer : par les études d’architecture ou par les études d’ingénieur. Maintenant, je sais que même si je veux être architecte, je dois faire des études d’ingénieur d’abord. » Reste à décider de la toute première étape : choisir une classe préparatoire classique, au lycée, ou une prépa intégrée dans une école d’ingénieurs post-bac ?

Salomé et Justine s’intéressent au droit et aux études à l’étranger. / Kim Helberg

« Il faut d’abord savoir ce qu’on veut faire, et ensuite voir comment faire pour y parvenir », explique également Salomé, 17 ans, en terminale S, venue avec son amie Justine, également 17 ans, en terminale ES. Les deux lycéennes ont fait le tour des stands en posant une foule de questions : « Quels cursus proposent les écoles ? » « Comment faire pour s’inscrire ? »… Elles auraient souhaité participer aux conférences, mais il n’y avait déjà plus de places quand elles sont arrivées, ce samedi matin. Au stand de l’université Paris-Dauphine, Salomé, qui s’intéresse aux études d’économie et de droit, a appris que l’université propose d’étudier à Londres pendant deux ans, ce qui a attiré son attention, et lui pose question : « Pour pouvoir partir, il faut passer un test d’anglais, et je ne sais pas si j’aurais le niveau. » Quant à Justine, cette perspective l’intéresse peu : « L’anglais n’est pas ma langue préférée. Je préférais partir en Erasmus pendant un an dans un autre pays », explique-t-elle.

Julia, en teminale, pense faire des études de droit. / Romain Bougourd

Julia, 17 ans, s’intéresse aussi au droit. « Le salon est complet, les intervenants sont synthétiques, donc cela m’éclaire beaucoup sur mes choix. Je reste indécise, mais c’est mieux de rencontrer les représentants des différentes formations », raconte la jeune fille, que sa mère accompagne. De son côté, elle se dit rassurée par la réforme annoncée de l’APB. Un avis partagé par sa mère, pour qui la nouvelle procédure semble « moins stressante ».

Mathis, 15 ans, qui voudrait devenir comédien, envisage d’abord de faire une école d’ingénieur. / Romain Bougourd

Certains se préoccupent très jeunes de leur orientation : élève de seconde, Mathis, 15 ans, rêve de devenir comédien dans une troupe de théâtre. Cependant, ce sont avant tout les écoles d’ingénieur qui intéressent le jeune homme sur le salon : « Je ne sais pas si je vais réussir dans le théâtre, donc j’ai envie de faire une formation sérieuse pour m’assurer d’avoir du travail plus tard », explique-t-il. « J’ai été conforté dans l’idée de choisir un bac S pour faire une école d’ingénieur, et cela me donne de la motivation pour le lycée de savoir quelles matières sont importantes pour ma formation future », raconte-il avec enthousiasme. Sa mère partage ce sentiment et dit être « rassurée par les différentes discussions avec les représentants des écoles et les conférenciers ».

Miguel Baudin, étudiant en management, est venu au salon se renseigner sur les masters. / Kim Helberg

« J’ai vu pas mal d’écoles qui m’intéressent, une en particulier, donc c’est positif. C’est beaucoup plus concret que sur Internet. Maintenant, il faut réussir les concours », explique Miguel Baudin, 20 ans, qui est venu s’informer sur les différents masters et écoles de commerce. A quelques mois d’obtenir son bachelor à l’Esiame de Cholet (Maine-et-Loire), une école de management, il désire changer d’air et intégrer une nouvelle école. « Je n’avais aucune idée en venant ici, simplement l’optique de continuer dans le commerce », explique-t-il. Sa mère, qui l’accompagne, regrette, elle, le manque de présence d’écoles internationales sur le salon. « C’est vrai que j’ai déjà fait deux séjours d’études à l’étranger, je n’exclus pas d’y retourner, donc ça manque un peu », confirme Miguel.

Benjamin est conforté dans ses choix d’écoles d’ingénieurs. / Kim Helberg

Accompagné de son père, Benjamin, 17 ans, pointe, lui aussi, un manque : « Je veux faire une école d’ingénieurs, et c’est vrai qu’il y en a beaucoup ici. Mais j’aimerais faire une prépa scientifique publique, et, ici, il n’y en a pas. C’est dommage », explique-t-il. « On est très bien informé sur les écoles, on nous explique les programmes, les conditions d’admission. Je leur demande si mes choix de prépa sont bons et ils me confortent là-dedans, donc c’est toujours bien. Mais avant, il faut passer cette étape classe prépa », déclare-t-il avec une certaine appréhension.

Kim Helberg et Romain Bougourd