Les plaintes pour violences sexuelles déposées en zone gendarmerie ont augmenté en octobre de 30 % par rapport à la même période en 2016. / BERTRAND GUAY/AFP

Les plaintes pour violences sexuelles déposées en zone gendarmerie ont augmenté en octobre de 30 % par rapport à la même période de l’année précédente, soit 360 faits, révèle lundi 13 novembre l’Agence France-Presse citant une source proche du dossier. Cette hausse « exceptionnelle » pourrait être liée « en partie à la libération de la parole des victimes », provoquée par la révélation de l’affaire Weinstein, ce producteur américain accusé par une centaine de femmes de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles et de viols.

Le 10 novembre, une note-express sur l’action de la gendarmerie nationale en matière de violences faites aux femmes a été envoyée par son directeur général (DGGN) Richard Lizurey à tous les militaires de cette branche et aux préfets.

« La lutte contre les violences faites aux femmes exige une mobilisation de l’ensemble des échelons et unités de la gendarmerie nationale et s’inscrit dans le cadre d’une manœuvre globale, associant tous les partenaires en charge de la prévention et de l’accompagnement des victimes. »

Cyber-violences

« Je compte sur chacune et chacun d’entre vous pour tout mettre en œuvre afin de lutter avec détermination et efficacité contre les violences faites aux femmes », affirme dans cette note le patron des gendarmes. Lors de la prise en charge des victimes, « les militaires doivent être à même de détecter l’ensemble des signaux faibles de violences, qui doivent ensuite donner lieu à une prise de plainte systématique », est-il demandé.

De même que dans le cadre de ces procédures, une vigilance particulière doit être apportée sur l’administration de la preuve pénale, avec notamment une audition effectuée dans un local « adapté », des constatations matérielles réalisées « dans les meilleurs délais » et une enquête d’environnement « systématiquement diligentée ».

Il est également préconisé de faire preuve d’une « attention particulière » à « la détection et la matérialisation des cyber-violences ou des victimes exprimant leur détresse sur Internet », un « phénomène qui tend à s’amplifier ».