Donald Trump Jr  à la tribune, à l’université Faulkner, à Montgomery dans l’Alabama. / Brynn Anderson / AP

Donald Trump Jr. n’a eu d’autre choix que de confirmer. Lundi 13 novembre, le magazine The Atlantic a en effet dévoilé les extraits d’échanges entre le fils aîné du président des Etats-Unis et le site WikiLeaks avant et après l’élection de novembre 2016. Manifestement tirés des documents confiés aux commissions du Congrès qui enquêtent sur les interférences russes dans la campagne présidentielle américaine, ces échanges reconnus par Donald Trump Jr. attestent de contacts maintenus.

La principale ligne de défense du fils du président, qui a publié ces échanges sur son propre compte Twitter, en fin de journée, a consisté à les relativiser. Alors que WikiLeaks l’a sollicité à plusieurs reprises, il n’aurait en effet répondu que trois fois, et assez brièvement. L’équipe de campagne de M. Trump a toujours assuré qu’elle n’était pas en contact direct avec le site qui avait publié dans les dernières semaines précédant l’élection des documents internes au Parti démocrate obtenu à la suite de piratages. Le renseignement américain a imputé ces piratages à la Russie alors que WikiLeaks nie les avoir obtenus par ce biais.

WikiLeaks engagé en faveur de Trump

Les échanges publiés lundi témoignent en tout cas de l’engagement total du site fondé par Julian Assange en faveur de M. Trump. Le 12 octobre, alors que WikiLeaks commence la publication des documents démocrates, il communique un lien au fils du président en suggérant que ce dernier comme son père le cite dans les messages qu’ils publient sur leurs compte Twitter respectifs. Donald Trump Jr. obtempère quelques jours plus tard.

Le 21 octobre, selon The Atlantic, WikiLeaks formule une demande non conventionnelle à son interlocuteur. Le site souhaite en effet qu’il fasse « fuiter » à des fins de publication des déclarations d’impôts du candidat républicain, qui a refusé de les communiquer contrairement à la tradition. WikiLeaks explique à Donald Trump Jr. que de telles publications conforteraient l’image d’un site impartial.

Conseils et manipulations

Le jour de l’élection, en fin d’après-midi, anticipant manifestement une victoire démocrate, WikiLeaks adresse un conseil à son interlocuteur : il souhaite en effet que Donald Trump refuse de concéder sa défaite et mette en cause la sincérité du scrutin.

Remise de sa surprise, l’équipe de WikiLeaks reprend contact avec Donald Trump Jr. le 16 décembre avec une nouvelle suggestion, toujours selon The Atlantic : que Donald Trump fasse flotter l’idée d’une nomination de Julian Assange comme ambassadeur d’Australie aux Etats-Unis. « Bien sûr l’Australie ne le fera pas », assure le correspondant de Donald Trump Jr., « mais cela enverra le bon signal » à ce pays, mais aussi au Royaume-Uni, où le fondateur de WikiLeaks est retranché dans la représentation diplomatique d’Equateur, et à la Suède, à l’origine de poursuites pour des viols présumés dont il est accusé.

Pendant la campagne, le fils aîné de Donald Trump avait déjà suscité l’embarras en acceptant un entretien conduit par un suprémaciste blanc, puis en partageant sur son compte Twitter des messages racistes. Il a été contraint de reconnaître en juillet avoir accepté de rencontrer en juin 2016 une avocate russe qui disposait selon ses dires d’informations compromettantes sur la candidate démocrate, Hillary Clinton, relançant les interrogations sur l’étendue des interférences russes.