A Radenac (Morbihan), le 3 octobre. / DAMIEN MEYER / AFP

Une semaine après avoir dû renoncer à l’objectif de 2025 pour réduire la part du nucléaire en France dans la production d’électricité, Nicolas Hulot passe à l’offensive sur Electricité de France (EDF). Dans un entretien publié, mardi 14 novembre, par le Financial Times, le ministre demande à l’électricien comment il compte augmenter significativement la part des énergies renouvelables dans le mix électrique français.

« EDF a deux priorités : gérer l’énergie nucléaire, d’un côté, et les renouvelables, de l’autre. Comment EDF doit faire face aux défis du XXIe siècle ? Une réflexion est en cours », explique le ministre.

« Tout est sur la table, nous sommes en phase de discussion », déclare Nicolas Hulot, qui, selon le journal, réfléchit notamment à l’architecture de l’entreprise, mais ne remet pas nécessairement en question sa direction actuelle. L’Etat est actionnaire d’EDF à hauteur de 83,40 %.

« La norme ne doit plus être l’énergie nucléaire »

« EDF peut se revitaliser grâce aux [énergies] renouvelables… Son intérêt n’est pas de se cacher la tête dans le sable comme une autruche, mais d’être comme une girafe et de regarder au loin », a ajouté Nicolas Hulot dans le Financial Times. « Demain, la norme ne doit plus être l’énergie nucléaire, mais les énergies renouvelables. C’est un bouleversement complet de notre modèle », a-t-il ajouté.

Les scénarios de transition énergétique pour 2035 présentés, mardi 7 novembre, par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, impliquent tous un doublement, voire un triplement, de la capacité de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Par exemple, la France compte aujourd’hui 6 500 éoliennes, et il en faudrait entre 13 000 et 17 000 installées en 2035 pour tenir un schéma de transition qui permette de réduire la part du nucléaire, tout en ne produisant pas plus de gaz à effet de serre.

Dimanche 12 novembre, le président de l’Assemblée nationale, l’écologiste François de Rugy, membre du parti La République en marche, avait déjà accusé EDF d’être responsable de la lenteur française à engager la transition énergétique.

« Pendant cinq ans, malheureusement, EDF n’a rien voulu faire et les gouvernements ont cédé [à ses] pressions », a dénoncé M. Rugy sur BFM-TV. Selon lui, « il faudra donner des instructions plus claires à EDF que ce qui avait été fait ».