Le vice-président du Venezuela Tareck El Aissami (au centre) pendant une réunion avec des créanciers à Caracas au Venezuela. / HANDOUT / REUTERS

L’agence de notation financière Standard and Poor’s a annoncé, mardi 14 novembre, qu’elle déclarait le Venezuela « en défaut partiel » sur sa dette, après l’incapacité du pays à rembourser 200 millions de dollars.

L’agence est la première à déclarer le pays, au bord du défaut de paiement, en défaut partiel. Elle dit avoir pris sa décision la veille, à l’issue d’une période de grâce de 30 jours sur le paiement de deux obligations.

Lundi, la réunion à Caracas de créanciers internationaux du Venezuela, pour tenter de renégocier la dette du pays et lui éviter le tant redouté défaut de paiement, s’était achevée sans accord mais avec la promesse de se revoir prochainement.

Le gouvernement a qualifié cette réunion, d’à peine 25 minutes, de « succès retentissant », dans un communiqué publié lundi soir. Les créanciers sont quant à eux sortis déçus de cette réunion tenue à huis clos dans le Palais blanc, face au palais présidentiel de Miraflores.

« Ils ont dit qu’ils allaient former des groupes techniques pour évaluer les propositions de renégociation de la dette à court et moyen terme. Mais ils n’ont donné aucun détail concret sur leurs projets, sur ce qu’ils espèrent », a raconté à l’Agence France-Presse (AFP) Geronimo Mansutti, du courtier Rendivalores, évoquant la présence à la réunion de 300 investisseurs ou de leurs représentants. « La réunion a été très mauvaise », a-t-il résumé.

Selon plusieurs participants, les parties qui se sont engagées à se revoir prochainement, n’ont pas fixé de date.

Le Venezuela veut restructurer - c’est-à-dire rééchelonner les remboursements voire diminuer ou effacer des créances - sa dette extérieure, estimée à 150 milliards de dollars, car il ne dispose plus que de 9,7 milliards de réserves et doit rembourser au moins 1,47 milliard d’ici la fin de l’année, puis 8 milliards en 2018.

Cela aggraverait la récession qui a amputé le PIB de 36% en quatre ans et couperait le pays et son groupe étatique pétrolier PDVSA des marchés, tout en les exposant à des poursuites et à la saisie d’actifs et filiales à l’étranger.

Nouvelle réunion mardi à New York

Parallèlement, à New York, un comité spécialisé de l’ISDA (Association internationale des produits dérivés), composé de 15 sociétés financières, devait décider des suites à donner à un retard de paiement de Caracas de 1,16 milliard de dollars. Il a annoncé qu’il allait « poursuivre ses discussions » lors d’une nouvelle réunion mardi 14 novembre à 11H00 (16H00 GMT). Une décision négative de l’ISDA pourrait déclencher un défaut partiel aux conséquences imprévisibles pour Caracas.

Lundi en début de soirée, le gouvernement vénézuélien n’avait toujours pas confirmé le règlement de 81 millions de dollars arrivé à échéance vendredi, ni celui d’un autre versement de 200 millions, programmé lundi.

De son côté, la communauté internationale accroît la pression sur Nicolas Maduro. Lundi à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont adopté des sanctions, dont un embargo sur les livraisons d’armes. Le Venezuela est le premier pays d’Amérique latine à être visé par de telles mesures de l’UE qui souligne « l’inquiétude que lui inspire la situation ».