Le siège social de Drivy, à Paris, le 7 avril 2016. / Philippe Wojazer / REUTERS

La location de voiture entre particuliers poursuit son envol. Le français Drivy annonce le lancement, mardi 14 novembre, de son offre à Londres. Désormais présent dans six pays (France, Allemagne, Espagne, la Belgique, Autriche, Royaume-Uni), Drivy, devient le premier acteur européen de ce marché, loin devant les français Ouicar (filiale de SNCF) et Koolicar (PSA, MAIF), ou le néerlandais Snappcar (Europcar).

Avec 1,5 million de membres enregistrés et un million de jours de location par an, Drivy a bien grandi depuis son lancement en 2010, mais il reste un petit acteur face aux grands groupes de la location. Europcar, le leader européen du secteur, affiche sur les neuf premiers mois de l’année, 52 millions de jours de location.

Les loueurs nouvelle génération gardent pour l’instant un avantage de prix, avec un coût environ tiers plus bas que les acteurs traditionnels. Alors que ces nouvelles PME représentaient en 2015 moins de 1 % du marché français de la location, estimé à 3 milliards d’euros, ils en détiennent aujourd’hui environ 3 %, selon les différents acteurs. « Nous n’avons pas encore connu une explosion de la croissance comme dans le secteur des VTC, par exemple, reconnaît Paulin Dementhon, le PDG de Drivy. Cependant, le potentiel du marché est très important car le “carsharing” va finir par prendre une place plus importante. »

Avec 100 salariés, Drivy met d’importants espoirs dans le marché londonien. « Alors qu’en France, la location entre particuliers concerne l’ensemble du territoire, on remarque qu’à l’étranger, c’est beaucoup plus circonscrit à des grandes métropoles, remarque M. Dementhon. Après avoir eu du mal en Allemagne, on connaît un véritable décollage à Berlin. A Londres, une agglomération de 12 millions d’habitants, nous voulons devenir une des solutions de transport face aux acteurs d’autopartages existants. Avant même l’ouverture officielle de la plate-forme à Londres, nous avions déjà une centaine de véhicules. Notre objectif est d’être présent dans toutes les grandes villes du Royaume-Uni d’ici la fin 2018. »

« Nous nous battrons avec nos armes »

Une équipe de six personnes, dont le numéro deux de l’entreprise, s’est installée dans la capitale britannique. A Londres, de nombreux services comme ceux de l’américain Zipcar sont déjà déployés, mais cela n’inquiète pas le patron de l’entreprise française. « Nous proposerons comme à Paris ou Berlin, l’accès aux véhicules louées à distance, par le biais de notre boîtier. Nous nous battrons avec nos armes. »

Pendant que Drivy part à Londres, Ouicar prépare son atterrissage en Espagne, où il lancera son offre en 2018. « Avant de nous développer à l’étranger, nous souhaitions bien finaliser notre produit », précise Marion Carrette, la patronne de la PME de 50 personnes, qui compte environ 1,2 million de membres et 30 000 véhicules à disposition.

Qu’il s’agisse de Drivy, Ouicar, ou leurs concurrents plus modeste comme Koolicar, ces acteurs ont fait largement évoluer leur offre de location : mise en place de boîtiers pour un accès rapide aux véhicules ; intégration de véhicules de professionnels aux côtés de ceux des particuliers… Après les garages, les agences de location ou les concessionnaires indépendantes, des entrepreneurs commencent à investir pour louer leur flotte sur les sites de location.

Un choix plébiscité par les plates-formes qui recherchent des véhicules bien entretenus. Drivy réalise ainsi de 20 % à 30 % des locations avec des flottes de véhicules de professionnels, qui ne représentent que 5 % de l’offre. Ouicar teste pour sa part avec la SNCF la mise en location des véhicules de l’entreprise le week-end.