Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois, lors d’une visite d’Emmanuel Macron au centre social intercommunal de la Dhuys, le lundi 13 novembre. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le siège était vacant depuis quatre mois. Lundi 13 novembre, lors du déplacement d’Emmanuel Macron à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, le nom du nouveau président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a été dévoilé : il s’agit du maire (PS) de cette ville emblématique de la banlieue, Olivier Klein.

C’est ici, dans cette cité-dortoir de 30 000 habitants longtemps sinistrée, que le plus ambitieux programme de renouvellement urbain a été lancé en 2004, pour un montant de 670 millions d’euros. Ici qu’Olivier Klein, 50 ans, ancien professeur de sciences physiques qui a grandi dans le quartier sensible du Chêne-Pointu, a démarré sa carrière politique il y a plus de vingt ans. C’était en 1995, lorsqu’il est devenu le premier adjoint du maire de l’époque, le socialiste Claude Dilain.

Ancien communiste passé au PS en 2006, il a pris les rênes de la mairie en 2011 (qu’il pourra conserver avec ses fonctions de patron de l’ANRU) et fait de la lutte contre l’habitat insalubre et les copropriétés dégradées son cheval de bataille. « Il a une excellente connaissance du terrain, il est intelligent et très actif », estime Jean-Philippe Acensi, président de l’association Bleu Blanc Zèbre, aux côtés duquel Olivier Klein a mené la bataille, depuis l’été et l’annonce des coupes dans le budget de la politique de la ville, afin de « sensibiliser » l’exécutif au sort des quartiers populaires.

« Grosse et lourde machine »

Pour François Pupponi, député (PS) du Val-d’Oise qui a occupé la présidence de l’ANRU pendant trois ans, jusqu’en juillet, l’élu du 93 est armé pour lui succéder à la tête de cette « grosse et lourde machine qui fonctionne plutôt bien » et qui a investi, en presque quinze ans d’existence, 46 milliards d’euros. « C’est quelqu’un de très posé qui sait prendre le temps de la réflexion et de l’écoute, juge-t- il. Il faut être reconnu par ses pairs, ce qu’il est, et être capable de se montrer politique, ce qu’il sait faire. »

La tâche s’annonce ardue. L’ANRU doit être dotée de 10 milliards d’euros afin de réaliser la phase 2 du programme. L’actuel gouvernement s’est engagé à tenir la promesse faite par le précédent : l’Etat contribuera à hauteur d’un milliard d’euros. Quant au financement d’Action logement (participation des entreprises), l’enveloppe devrait s’élever à 7 milliards d’euros. Restent 2 milliards d’euros, dont la charge devrait être supportée par les bailleurs sociaux. Sauf que, depuis l’annonce de la baisse des APL (aides au logement) et des loyers, les négociations sur l’ANRU restent au point mort. « Dans les quartiers, les bailleurs sont souvent fragiles, on ne peut pas les fragiliser davantage, sinon on aura un problème pour le cofinancement de l’ANRU, commente Olivier Klein. J’espère que l’intelligence collective va l’emporter pour trouver un compromis. »