Des militants du Front national lors de la campagne présidentielle en février. / JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Le Front national a dévoilé mardi 14 novembre sa « grande consultation ». Près de 80 questions visant à mieux connaître les adhérents et à leur permettre de donner leur vision du « nouveau Front » devant émerger lors du congrès de mars.

Ce questionnaire, et des débats organisés dans les 95 fédérations avec « 17 ou 18 ambassadeurs de la refondation », doivent préparer le congrès du FN prévu à Lille les 10 et 11 mars 2018.

Le parti connaît, depuis sa défaite à l’élection présidentielle, d’importantes difficultés, avec la démission fin septembre du numéro deux du parti, Florian Philippot. La consultation, ouverte jusqu’au 1er décembre, a pour but de « bâtir les nouveaux statuts » du parti, qui « n’ont pas changé depuis 1972 », a-t-il expliqué, espérant « plusieurs milliers de retours ».

L’idée de ce questionnaire est d’établir les bases de la refondation du parti. Les 81 000 « adhérents statutaires » (à jour de cotisation ou ayant 12 mois de retard maximum) recevront cette semaine ce questionnaire, abordant la « forme, le fond et le fonctionnement » du mouvement, avec notamment des « questions thématiques sur la ligne politique du FN », l’éventuel changement de nom ou de logo du parti, ou le « fonctionnement des fédérations », a expliqué Jordan Bardella, l’un des porte-parole du FN, lors d’un point de presse.

« clivage patriote-mondialiste »

La première partie du questionnaire dresse le profil de l’électeur : âge, sexe, situation familiale et professionnelle, niveau d’études, et même les sources d’information et médias de prédilection. L’adhérent est notamment invité à se situer « sur l’axe traditionnel droite-gauche », et à donner son avis sur la pertinence de cette alternative par rapport au « clivage patriote-mondialiste ».

Il peut également faire des remarques sur l’organisation, la stratégie du mouvement ou de possibles futures alliances avec d’autres « personnalités politiques », dire ce qu’il « attend » du congrès et de la refondation. Espère-t-il une « redéfinition de la stratégie », du « projet », ou encore « l’émergence de nouveaux visages ? »

La deuxième partie du questionnaire porte sur le « fond » du programme : questions européennes, immigration, emploi, éducation et citoyenneté, questions sociétales, écologie… a détaillé un autre porte-parole, Sébastien Chenu.

Les adhérents pourront se prononcer sur certaines questions qui divisent le Front, notamment la sortie de l’euro. Le FN doit-il défendre la « souveraineté monétaire » et faire de cette question une « priorité » ? Par ailleurs, la limitation « drastique » de l’immigration, le maintien des 35 heures ou de la retraite à 60 ans, le retour du service militaire, le mariage homosexuel, l’accès à la PMA et à la GPA, l’interdiction de l’euthanasie, le rétablissement de la peine de mort ou l’institution d’une « peine de prison à perpétuité réelle incompressible » font également partie des nombreuses questions abordées.