L’ancien patron de Generali France Eric Lombard, choisi par l’Elysée pour diriger la Caisse des dépôts. / Rémy Deluze / Generali France

Un financier qui a le cœur à gauche s’apprête à prendre la tête de la Caisse des dépôts. Pour donner un nouveau souffle à cette institution vieille de plus de 200 ans, le président Emmanuel Macron a choisi non pas un énarque, comme le veut la tradition, mais un diplômé d’école de commerce qui, à 59 ans, a effectué l’essentiel de sa carrière dans la banque et l’assurance.

Eric Lombard, comme le chef de l’Etat, a débuté sa carrière comme banquier d’affaires. Il est d’abord responsable des fusions-acquisitions banque-assurance chez Paribas, avant de se tourner vers l’assurance. Il a dirigé Cardif, la filiale de BNP Paribas, avant de quitter le groupe pour prendre les rênes de Generali France, en 2013. Son mandat a pris fin au printemps, lorsque le nouveau patron du groupe Generali, Philippe Donnet, a préféré placer un de ses proches à la tête de sa filiale française.

« Soutenu par tous »

Ses amis assureurs décrivent tous « un homme qui a le sens de l’intérêt général ». « Ce qui n’est pas toujours le cas avec les collègues de secteur, reconnaît un ancien concurrent. Lorsque son fils préparait l’ENA [l’Ecole nationale d’administration], il était tellement impliqué que nous avions l’impression que c’était lui qui passait le concours ».

Ce diplômé d’HEC possède par ailleurs un talent particulier pour cultiver son réseau. Dans sa course pour décrocher la direction de la Caisse, « il était soutenu par tous, notamment par le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, et par Philippe Wahl, le PDG de La Poste dont il est proche », glisse un haut fonctionnaire.

Un pilier des Gracques

Rocardien, ancien conseiller ministériel de Michel Sapin entre 1991 et 1993, Eric Lombard est également connu pour être l’un des piliers des Gracques, groupe de réflexion aux valeurs sociales-libérales, dont Emmanuel Macron fut un compagnon de route. « Il est d’ailleurs l’une des rares personnes qui peut parler avec chaleur avec Emmanuel Macron et avec Michel Sapin », commente un de ses amis. Il est en effet de notoriété publique que les deux hommes ne s’apprécient pas depuis qu’ils ont occupé ensemble un portefeuille ministériel à Bercy, sous le précédent quinquennat.

« Eric est quelqu’un de très affable, de très courtois. C’est un atout, mais cela peut devenir une faiblesse s’il entend rechercher un équilibre des forces au sein de la Caisse, car la maison a besoin d’être transformée en profondeur », prévient un bon connaisseur de l’institution, souvent décrite par ceux qui l’ont fréquentée comme « un abominable panier de crabes, perclus de baronnies et de petites manœuvres ».